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Les 2 bouquineuses ont aimé
8 décembre 2012

"le sermon sur la chute de Rome" de Jérôme Ferrari * * *

sermonCe qui frape le plus quand on commence de lire ce livre, c'est l'écriture : "somptueuse..." d'après la quatrième de couverture, c'est tout à fait le mot ! Avec de grandes phrases, amples et longues ; un vocabulaire riche et précis ; une langue magnifique ! Par contre, l'histoire est un peu terne: c'est celle de Marcel Antonetti, dont la vie court sur un siècle environ, et celle de deux amis d'enfance, le petit-fils de Marcel, Matthieu, et Libero. Ils ont fait leurs études à Paris, mémoire de master sur Augustin pour Libero, sur Leibnitz pour Matthieu ; ils reviennent en Corse, dans leur village d'origine où ils reprennent la direction du bar local, avec beaucoup de succès au départ. Mais "ce que l'homme fait, l'homme le détruit"... et seule Aurélie, la soeur de Matthieu a un minimum de clairvoyance sur ce qui peut arriver. Au milieu du récit, de temps en temps un chapitre revient sur la vie triste et pleine de désillusions de Marcel, le seul de sa fratrie à avoir fait des études et qui fut fonctionnaire dans les colonies africaines. On a donc ici un "petit temps", celui du bar ; un temps plus long, le siècle de Marcel, guerre et fin des colonies ; et le temps d'une civilisation, celle de Rome avec le sermon de Saint Augustin pour consoler les chrétiens de la chute de la ville et leur rappeler que l'homme ne bâtit que sur du sable alors que nos âmes et l'amour de Dieu, eux ne passeront pas.

Premières phrases : "Comme témoignage des origines - comme témoignage de la fin, il y aurait donc cette photo, prise pendant l'été 1918, que Marcel Antonetti s'est obstiné à regarder en vain toute sa vie pour y déchiffrer l'énigme de l'absence. On y voit ses cinq frères et soeurs poser avec sa mère. Autour d'eux, tout est d'un blanc laiteux, on ne distingue ni sol ni murs, et ils semblent flotter comme des spectres dans la brume étrange qui va bientôt les engloutir et les effacer."

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Commentaires
B
J'ai lu ce livre et j'aime bien votre point de vue sur les trois temps : le bar, le siècle et la civilisation. J'y vois une brillante métaphore de l’éternel déclin des entreprises humaines, à différentes échelles de temps effectivement, sous la forme de ce qui ressemble un peu trop à un exercice de style. Un style lyrique et crépusculaire, qui rappelle parfois Lautréamont, transfigure l’aventure des deux amis, qui de miteuse devient mythique. Version moderne du mythe de Sisyphe ou de l’éternel retour. L’auteur nous rappelle la métaphysique de l’homme sans Dieu (choix brillant de Saint Augustin comme le sage qui relie les civilisations) et repose la question éternelle de l’existence et de tout ce qui va avec : amour, morale, société, etc. Il y répond avec cette idée un peu orientale d'éternelle destruction. Pas mal, mais, quoi de neuf, au fond ?
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C
Interessant et bien écrit mais pas captivant
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