"Le coeur de l'homme" de Jon Kalman Stefansson * * * * *
Toujours aussi magnifique ! L'écriture de ce troisième tome des "aventures du gamin" est toujours aussi majestueuse, l'histoire toujours aussi prenante et la reflexion humaine toujours aussi belle. Cette trilogie ("Entre ciel et terre", "La tristesse des anges" et "Le coeur de l'homme") est pleine de merveilleux, d'humour et de poésie ; il y a peu de frontière en Islande entre réel et la magie... Ici, en fait ce sont des fantômes qui racontent les histoires, on ne s'en aperçoit pas forcément tout de suite. Et pourtant, ces histoires sont tout à fait "vraies" ; c'est l'oeil qui voit et la bouche qui parle qui font partie du surnaturel. Les personnages, eux, se débattent dans leurs aspirations, leurs contradictions et leurs conditions de vie ; cette fois c'est l'été avec ses longues nuits claires, du soleil et un peu de chaleur, enfin. Mais il peut y avoir des tempêtes terribles et un homme va mourir; plusieurs hommes vont mourir parce que la vie est ainsi sur cette côte islandaise, on peut être vivant à un moment et mort celui d'après. Et toujours l'omniprésence de la littérature, de la poésie, qui semble-t-il peuvent seules sauver d'une vie misérable.
Premières phrases : "Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t'aime aujourd'hui, demain je te hais - celui qui ne change pas ment au monde."
Dernière phrase : " ... oui, dit-il, car où commence la vie et où cesse la mort, ailleurs qu'en un baiser ?"