"Grâce" de Delphine Bertholon * * * *

Eh bien, ça fait quand même peur ce qui se passe dans cette maison ! Nathan est venu passer Noël avec ses enfants, des jumeaux de six ans, chez sa mère Grâce qui habite une grande maison à la campagne. Sa soeur Lise est là aussi ; et il se passe des choses inquiétantes : des fenêtres sont cassées, un couteau est planté dans le plafond, un collier disparaît... A croire que la maison est hantée par un esprit maléfique ! En même temps, le père de famille, parti il y a trente ans, revient rôder dans le coin. Nathan n'a toujours pas fait le deuil de sa femme, Cora, morte à la naissance de Colin et Soline ; il "écrit" à Cora et lui raconte ce qu'il se passe. La mère, Grâce, écrit son journal en interpellant son mari qu'elle ne voit que rarement, il est tout le temps pris par son travail ; et quand il rentre, il n'a d'yeux que pour Christina, le jeune fille au pair polonaise. Par chapitres alternés, situés en 1981 pour Grâce et actuellement pour Nathan, on suit la montée de l'angoisse de Nathan et des autres habitants de cette maison qu'ils n'aiment pas (sauf la mère) et la narration de la vie de Grâce plus jeune, vie qui ne lui convient plus. L'ensemble est inquiétant à souhait ! Entre thriller, roman familial et conte psychologique, une formidable histoire impossible à lâcher !

Premières phrases : "Dès que je passais le seuil de la maison, je sus que quelque chose n'allait pas. Peut-être était-ce le regard de ma soeur, et sa façon de ne même pas se lever du rocking-chair pour nous saluer, obligeant les enfants à progresser vers elle à pas lents, vaguement apeurés comme chaque fois avec leur tante. Ils l'embrassèrent du bout des lèvres puis déguerpirent dans le parc, à croire que le carrelage rouge leur brûlait les pieds."

Comments

[Bernard P]

Amour passion, jalousie, province bourgeoise et traditions où s’insère l’étranger sous la forme d’une jeune fille au pair polonaise qui crée le drame source du suspense (déjà vu) ; et finalement renaissance, salut, et calme après la tempête : tout les ingrédients d’un bon « thriller » qui tue au moins le temps et qu’on aura oublié dans quelques mois.