"Karitas, l'esquisse d'un rêve" de Kristin Marja Baldursdottir * * * *
Ah cette littérature islandaise ! Comme on se régale en la lisant ! Malgré le froid, la neige, le brouillard, les intempéries de toutes sortes - ou peut être à cause d'elles - il s'en dégage une chaleur humaine, une impression de vie qui vaut vraiment la peine d'être vécue. Karitas est toute jeune au début du livre ; il y a six enfants dans la famille, une mère forte, honnête et droite, et un père disparu en mer comme c'est trop souvent le cas ; cette mère, fait extraordinaire, s'est mise en tête de faire faire des études à tous ses enfants, filles comprises : une folie ! en ces années 1915 / 1920. Elle veut qu'ils soient instruits, et ils le seront, même s'il faut travailer très dur, comme saler des harengs jour et nuit, pour payer ces études. Karitas est une artiste peintre, très douée en dessin comme son père ; elle arrivera à faire cinq ans d'études à l'académie des Beaux Arts de Copenhague. Le problème dans sa vie sera essentiellement d'essayer de concilier le quotidien, maison et enfants, mari absent pour cause de pêche et cet appel d'une force incroyable vers la peinture. Et puis, nous sommes au pays des elfes et des peurs irraisonnées des apparitions et des esprits...
C'est un très beau livre, passionnant, avec des personnages attachants et toute la vie d'une femme courageuse et fière qui se déroule ; cette femme qui voulait consacrer sa vie à l'art y parviendra-t-elle malgré l'incompréhension de ses proches et toutes les embûches sur son chemin ?
Premières phrases : "Enlevez-moi l'enfant, je deviens folle. La fille de ferme regarde droit devant elle, les yeux écarquillés. Nous nous lançons des regards, ma soeur s'interrompt au milieu d'un cantique. notre mère se dirige calmement vers elle, retire notre frère endormi de ses bras tandis que celle-ci rajoute comme d'habitude : je dois encore aller en bas."