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Les 2 bouquineuses ont aimé
23 septembre 2013

"Karitas, l'esquisse d'un rêve" de Kristin Marja Baldursdottir * * * *

karitasAh cette littérature islandaise ! Comme on se régale en la lisant ! Malgré le froid, la neige, le brouillard, les intempéries de toutes sortes - ou peut être à cause d'elles - il s'en dégage une chaleur humaine, une impression de vie qui vaut vraiment la peine d'être vécue. Karitas est toute jeune au début du livre ; il y a six enfants dans la famille, une mère forte, honnête et droite, et un père disparu en mer comme c'est trop souvent le cas ; cette mère, fait extraordinaire, s'est mise en tête de faire faire des études à tous ses enfants, filles comprises : une folie ! en ces années 1915 / 1920. Elle veut qu'ils soient instruits, et ils le seront, même s'il faut travailer très dur, comme saler des harengs jour et nuit, pour payer ces études. Karitas est une artiste peintre, très douée en dessin comme son père ; elle arrivera à faire cinq ans d'études à l'académie des Beaux Arts de Copenhague. Le problème dans sa vie sera essentiellement d'essayer de concilier le quotidien, maison et enfants, mari absent pour cause de pêche et cet appel d'une force incroyable vers la peinture. Et puis, nous sommes au pays des elfes et des peurs irraisonnées des apparitions et des esprits...

C'est un très beau livre, passionnant, avec des personnages attachants et toute la vie d'une femme courageuse et fière qui se déroule ; cette femme qui voulait consacrer sa vie à l'art y parviendra-t-elle malgré l'incompréhension de ses proches et toutes les embûches sur son chemin ?

Premières phrases : "Enlevez-moi l'enfant, je deviens folle. La fille de ferme regarde droit devant elle, les yeux écarquillés. Nous nous lançons des regards, ma soeur s'interrompt au milieu d'un cantique. notre mère se dirige calmement vers elle, retire notre frère endormi de ses bras tandis que celle-ci rajoute comme d'habitude : je dois encore aller en bas."

 

 

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Commentaires
B
Oui, bien d'accord : magnifique saga islandaise, autour de Karitas, femme ancrée à la nature toute puissante de ce pays à la tradition duquel on n’échappe pas, et qui cependant, douée pour la peinture, rêve d’autres horizons. L’émotion qui s’en dégage est difficile à décrire et ressemble à celle des voyages lorsqu’ils sont vrais (même ressenti qu’à la lecture du très beau roman indien « l’équilibre du monde »). La saveur naît après la lecture, comme un souvenir de voyage. Le juste équilibre des descriptions, y compris parfois leurs vides, leurs flous (les bruits de guerre), leurs ruptures (treize ans de vide chronologique) y est pour beaucoup. D’une précision naturaliste, les faits ne sont pas commentés, l’interprétation vient des contrastes, des interlignes. Sentiments non avoués. Lumières et ombres, jours et nuits arctiques. Caractères esquissés, tantôt à la hache, tantôt ciselés avec finesse. Réel et fantastique forment un monde unique : revenants, elfes, s’invitent dans les chaumières tout naturellement. La géographie déroute, sans doute à causes des noms de lieux à coucher dehors, pour un français. Un autre monde.
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