"Le meilleur des mondes" de Aldous Huxley * * *
Saisissement bien sûr au début du livre : cette fabrique de bébés est ahurissante ! Chaque futur être humain est prédestiné, selon ce qu'on lui donne "à manger" pendant son "incubation", ou selon qu'on a permis l'équation "un oeuf - un embryon - un adulte" ou pas (un oeuf peut donner jusqu'à quatre-vingt-seize embryons, soit quatre-vingt-seize jumeaux en tous points identiques) ; les individus "Alphas" et "Bêtas" sont uniques et assez intelligents tandis que les Gammas, Deltas et Epsilons le sont de moins en moins... Cette standardisation des êtres humains en différentes castes, auquelles ils sont ravis d'appartenir, leur permettra l'accès au bonheur. But de la nouvelle organisation mondiale : la stabilité sociale. Dans cette société où l'on ne vieillit plus, où l'on ne s'engage plus dans le mariage, où toute passion ou émotion est interdite, où l'on prend des petites pillules roses pour se sentir bien, débarque un jour un "sauvage" qui vient d'une réserve et qui lit Shakespeare ; incompréhension de sa part pour ce nouveau monde soit disant civilisé... D'après l'auteur, son livre ne veut pas dénoncer les progrès de la science en tant que tels mais en ce qu'ils affectent les humains ; et il appuie là où ça fait mal : le comportement humain dit civilisé est bien souvent plus grossier que celui qui est dit sauvage...
Premières phrases : "Un bâtiment gris et trapu de trente-quatre étages seulement. Au-dessus de l'entrée principale, les mots : Centre d'incubation et de conditionnement de Londres-Central, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : Communauté, Identité, Stabilité.
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