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Les 2 bouquineuses ont aimé
6 mars 2015

"Le canapé rouge" de Michèle Lesbre * * * * (Ed. folio, 2009 ; première édition, 2007)

canape_Prix Pierre-Marc-Orlan 2007.

En partant essayer de retrouver en Sibérie son ami et ancien amant Gyl, une femme pense à sa vie. Elle a sans doute une cinquantaine d'années et a choisi le train pour aller de Moscou à Irkoustk et au bord du lac Baïkal, d'où lui sont parvenues les dernières nouvelles de Gyl.
Les chapitres courts entremêlent sa vie actuelle - elle s'occupe beaucoup d'une vieille dame, sa voisine du deuxième étage - et ses souvenirs ; les deux femmes, qui se sont retrouvées et reconnues malgré la différence d'âge, iront jusqu'au bout de leur voyage, l'une allant chercher bien loin la confirmation de sa liberté, l'autre trouvant tout près une libération attendue.
L'écriture est belle, l'auteure nous offre un très joli livre, plein d'humanité, de sensibilité et de finesse.

Premières phrases : "Sur un chemin de terre, un homme roulait une cigarette, debout, près d'un side-car vert, scarabée géant, compagnon de solitude. L'homme et sa machine, ensemble. De loin je reconnaissais tous les gestes, Gyl aussi roulait ses cigarettes. Il retenait la pincée de tabac au creux de la main, l'effritait du bout des doigts, la répartissait dans la pliure de la feuille, enfermait le tout après un léger coup de langue sur le bord du papier gommé. L'odeur de miel et de foin flottait, même si j'étais derrière la vitre du compartiment et l'homme à une dizaine de mètres."

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Commentaires
B
Je l'ai lu il y quelques temps, oui, c'est un très beau roman, intimiste et condensé, avec une écriture poétique et fluide. Les êtres vont et viennent dans le monde réel – toujours plus loin, en train symbole du temps, vers l’Est, jusqu’au lac Baikal, pour retrouver un ancien amour – mais aussi dans le monde intérieur – il y a ce passage de relai entre Clémence, vieille petite fille guettée par la maladie, et la narratrice. La matière littéraire est celle de la vie, elle est faite de lectures (Dostoievski, …), d’héroïnes du passée, de paysages (Paris, la Russie), de fleuves (la Seine, la Moldau) d’espoirs amoureux de passage ou de substitution. « Entre Proust et Freud, le lac inconnu », a écrit Jean Tardieu : ici, le lac s’appelle Baikal, et à l’intérieur de l’être, le canapé rouge.
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