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Les 2 bouquineuses ont aimé
2 avril 2015

"Pas pleurer" de Lydie Salvayre * * * (Ed. Seuil, 2014)

pas_plJuillet 1936 : en Espagne, dans un petit village loin de tout, où rien ne change jamais, habitent les Burgos, de riches propriétaires terriens, et des familles pauvres, comme celle de Montse (diminutif de Montserrat) la mère de l'auteure, qui a alors une quinzaine d'années ; et il y a José, le frère de Montse qui n'est plus le même depuis son séjour à Lérima où il a  travaillé dans une grande propriété : "Il découvre alors des mots si neufs et si audacieux qu'ils transportent son âme de jeune homme. Des mots immenses, des mots ronflants, des mots brûlants, des mots sublimes, les mots d'un monde qui commence : révolution, liberté, fraternité, communautés..." Difficultés à la maison, mère sceptique, père buté qui ne veut rien savoir et Montse rit ; la rébellion de son frère la met en joie. Il y a aussi Diego, un camarade d'enfance, qui sauvera Montse du déshonneur mais qui n'a pas choisi le même camp que José ; leur affrontement sera terrible.
Dans le même temps,  Bernanos, le catholique fervent, est à Palma de Majorque où il assiste, épouvanté, au début de la chasse aux rouges ; assez vite, José va lui aussi réaliser l'absurdité et la cruauté de la guerre quand il entend deux hommes se vanter d'avoir tué deux pauvres curés effrayés ; "Il est terrassé, comme Bernanos est terrassé au même moment à Palma... On peut donc tuer des hommes sans que leur mort occasionne le moindre sursaut de conscience, la moindre révolte ? On peut donc tuer des hommes comme on le fait des rats ? ..."
L. Salvayre écrit l'histoire de sa mère, sa mère qui a maintenant 90 ans, qui se souvient du début de la guerre civile et qui lui raconte sa prime jeunesse ; mais des soixante-dix années suivantes de sa vie, celles qu'elle a passées en exil en France, elle n'a plus la moindre mémoire.
Elle raconte la guerre, l'horreur de toute guerre, mais surtout de la guerre civile, celle qui provoque des cassures irrémédiables à l'intérieur même des familles.
Un livre terrible mais souvent drôle aussi, la mère parlant un "fragnol" assez irrésistible, et ayant vécu, elle, un été 36 magistral, sans doute paradoxalement le plus beau de sa vie.
"L'été radieux de ma mère, l'année lugubre de Bernanos dont le souvenir resta planté dans sa mémoire comme un couteau à ouvrir les yeux : deux scènes d'une même histoire, deux expériences, deux visions qui depuis quelques mois sont entrées dans mes nuits et mes jours, où, lentement, elles infusent."

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Commentaires
C
Vraiment déçue , manque de profondeur.
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