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Les 2 bouquineuses ont aimé
13 avril 2015

"Le premier qui voit la mer" de Zakia et Célia Héron * * * * (Ed. Versilio, 2015)

le_premierMerci à Babelio (Masse critique) et aux éditions Versilio.

Avril 1956, un village en Algérie ; Leïla a 8 ans, cinq soeurs et deux frères. Sa famille vit dans la partie française de la petite ville et les amies de Leïla s'appellent Denise, Chantal, Dominique ; c'est une petite fille plutôt heureuse, elle a une grand-mère qui sait les plus belles histoires et une soeur très proche, mais c'est aussi une enfant qui se pose beaucoup de questions sur la place des femmes et des filles, sur Dieu, sur la couleur très foncée de sa peau, sur le fait d'être arabe...
Petit à petit, à travers les yeux de la petite fille, on voit la famille - et la société - fonctionner ; puis les choses vont changer : une bombe explose dans le cinéma de son père, le fils aîné Majid est arrêté, et les milices de l'OAS parcourent les villages. Leïla est bonne élève, elle peut aller au lycée alors que ses parents sont analphabètes ; elle cède en apparence à tout ce que la société, la religion lui impose mais à l'intérieur elle bouillonne et se rebelle.
A l'été 1961, il faut déménager, partir à Blida, habiter la partie arabe ; puis c'est l'indépendance, la liberté, Leïla a quinze ans.
Dans la deuxième partie du livre, à partir de 1965, Leïla est devenue une jeune femme décidée, qui suit sa route tout en étant attentive aux autres. Elle se marie - contre l'avis de son père - et a des enfants ; puis c'est l'arrivée ou plutôt le surgissement des "fous de Dieu"...
Une troisième partie permettra à une de ses filles devenue grande de s'exprimer, de parler de sa mère et de l'Algérie qu'elle ne connait pas.

Ecrit sous forme de journal, un récit très intéressant parce qu'il apporte un point de vue de l'intérieur et évolutif ; de la guerre d'indépendance au printemps arabe ce livre nous donne à connaître l'Algérie et des algériens d'une façon différente et originale. La réalité est plus complexe qu'on ne le croit souvent et ici, une femme puis sa fille se dévoilent profondément et sincèrement. Un témoignage passionnant !

Premières phrases : "15 avril 1956. Ils se ressemblent tous ... Allez les reconnaître ! Voilà ce qu'a répondu Mme Pascal, la marchande. La dame lui demandait en me regardant, c'est qui cette petite ? C'est la petite Bouras ? A la crèmerie-charcuterie du village, j'attends mon tour. Devant moi, deux autres femmes françaises discutent. Elles se taisent. Se retournent. Il n'y a pas beaucoup d'Arabes qui achètent et mangent du fromage. Je suis comme un objet intrus dans un endroit interdit. J'ai honte d'être observée comme ça et j'ai envie de crier : Je ne suis pas TOUS ! Je suis MOI ! "

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Commentaires
C
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui aborde de nombreux sujets: guerre d'indépendance avec ses horreurs, importance de l'instruction mais aussi poids des traditions, amour de l'Algerie , transmission , regard de notre société sur ces jeunes. <br /> <br /> J'ai été tres touchée par ce ' roman temoignage'
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E
j'ai bien aimé aussi. <br /> <br /> j'ai mis un léger bémol car la 4e partie m'a laissée sur ma fin:je trouve qu'elles auraient pu développer davantage la relation mère-fille, car Leïla n'a pas transmis cette partie de sa culture à sa fille, et on sent qu'elle aura des problèmes avec ses racines, son identité plus tard.<br /> <br /> Est-ce par pudeur (ou passé trop récent, douloureux encore) ou y aura-t-il un autre livre?
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