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Les 2 bouquineuses ont aimé
1 juin 2015

"Les suprêmes" de Edward Kelsey Moore * * * * (Ed. Actes Sud, 2014)

supremesLa première des "suprêmes", par ordre d'apparition dans le livre, se nomme Odette ; elle est née dans un sycomore il y a cinquante-cinq ans, est plutôt dodue et parle la nuit dans sa cuisine avec sa mère morte depuis six ans, sa mère qui, elle aussi, voyait des fantômes et parlait avec eux. La deuxième "suprême", Clarisse, est le premier bébé noir né au "University Hospital" ; son mari Richmond a des qualités certes - c'est un très bon père - mais il est aussi coureur et menteur ; Clarisse est une pianiste exceptionnelle qui a privilégié la vie de famille et n'a pas fait carrière. La troisième est Barbara Jean qui a eu une enfance difficile et est la protégée des deux autres ; c'est la plus belle femme de la région et elle est devenue riche par son mariage avec Lester, malheureusement elle a perdu ensuite son unique enfant. Elle avait connu avant de se marier un jeune blanc surnommé Chick le "petit blanc craquant", mais il n'était pas question à cette époque (années 60 - 70) de mariage mixte.
Elles vivent toutes les trois à Plainview dans le sud de l'Indiana depuis toujours, se sont connues petites et sont restées amies ; le dimanche elles vont déjeuner avec leur mari chez Earl après l'office - Dieu et les différentes églises tiennent de la place dans leur vie - et y partagent potins et rencontres.
Big Earl meurt et lors du repas suivant ses obsèques, le vieux et très riche Lester meurt aussi ; Clarisse est veuve et Odette est bientôt atteinte d'un cancer...
C'est, entre petits riens quotidiens et grands évènements de la vie, la très belle histoire de l'amitié de trois femmes noires de la "middle class" dans une petite ville des Etats Unis.
C'est bien écrit, dans un style simple, avec un humour fin, moqueur, souvent très drôle ; on éclate de rire alors que les faits relatés sont plutôt tristes ! Mais ils sont vus par l'auteur avec recul et drôlerie ; celui-ci a pris le parti de rire de tout et de faire rire ses lecteurs ...

Premières phrases : " Je me reveillai en nage ce matin-là. J'avais dormi profondément, ma chemise de nuit me collait à la peau, le visage me picotait. Troisième fois cette semaine. 4h45 luisait au réveil posé sur la coiffeuse à l'autre bout de la chambre. J'entendais le ronronnement du climatiseur et sentais l'air me caresser les joues. Avant de me coucher, j'avais réglé le thermostat sur seize. Logiquement il devait faire frais. Logiquement oui, et je pouvais même en être sûre car mon mari, James, qui ronflait à côté de moi, était habillé comme en plein hiver alors que nous étions mi-juillet. Il dormait comme un bébé - un bébé d'âge mûr, d'un mètre quatre-vingts et complètement chauve - enveloppé dans un cocon qu'il s'était fabriqué avec le drap et la couverture que j'avais envoyé valser pendant la nuit. Seul le haut de son crâne marron dépassait des draps à fleurs."

 

 

 

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