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Les 2 bouquineuses ont aimé
1 juillet 2015

"Le cas Eduard Einstein" de Laurent Seksik * * * * (Ed. J'ai lu, 2014)

le_cas_E_E_1930, en Suisse, Eduard Einstein a sa première grosse crise de schizophrénie, il a vingt ans ; les parents ont divorcé et les deux enfants Hans-Albert et Eduard l'ont vécu comme un abandon de la part de leur père qui était parti vivre avec une autre femme et travailler à Berlin.
Le sort d'Albert Einstein devient peu à peu très difficile en Allemagne ; il est juif, impossible que "E = MC2 " soit la découverte d'un "youpin"... Malgré son prix Nobel, il devient l'ennemi public numéro 1 et doit s'exiler. Il part pour les Etats Unis ; certains de ses amis lui conseillent alors d'emmener son fils malade ; lui pense que c'est impossible, "Tete" (surnom d'Eduard) a besoin de calme, ses crises sont trop graves, trop violentes. Einstein aime son fils ; Eduard lui, oscille entre haine et amour pour ce père qui les a abandonnés, qui part loin et pour longtemps.

 Dans un chapitre sur deux c'est Eduard qui parle : il raconte ce qu'il ressent et ses souvenirs, ses relations avec son père et sa mère, son frère Hans-Albert, le divorce de ses parents quand il a cinq ans, puis les hospitalisations fréquentes, ses délires, ses discussions avec les surveillants. L'autre chapitre raconte la mère, Mileva, la "boiteuse" d'origine serbe, extrêmement douée elle aussi, qui aurait participé aux travaux scientifiques de son mari et qui a tout laissé tomber pour s'occuper d'Eduard ; des chapitres sont également consacrés à Einstein père, ses difficultés aux Etats Unis, ses relations avec son autre fils et son suivi de loin de la situation d'Eduard et de Mileva; et puis il y a tante Zorka, la soeur de Mileva, atteinte elle aussi de troubles psychiques.

Un livre intéressant et bouleversant, offrant une analyse délicate et sensible de la situation familiale, réussissant à présenter les faits sans accabler personne bien qu'Albert Einstein apparaisse comme un père soucieux un temps de ce fils différent mais incapable d'aller vers lui : " Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution". L'auteur s'est visiblement basé sur la lecture de très nombreuses lettres et a mis tout son talent à dénouer et faire comprendre le "drame Einstein".

Premières phrases : " La lourde porte se ferme dans un grincement. Le bâtiment semble plus imposant, vu du dehors, son toit détaché dans le ciel de novembre. Elle est prise de vertige. elle craint de s'évanouir. Elle se remémore la méthode conseillée par son médecin lorsqu'une telle sensation l'envahit. Se concentrer sur un point au-devant, respirer profondément. Elle croit en la médecine. Même si ce matin sa confiance est mise à mal. Est-ce que la science opère au-delà de ces murs ? On dirait plutôt que le diable a pris possession de l'âme de son fils."

 

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