"Soudain, seuls" de Isabelle Autissier * * * (Ed. Stock, 2015)

Qu'est-ce qu'un couple ? Comment affronte-t-il un problème grave ? Que deviennent les deux unités le constituant quand les vies sont en jeu ? Se soutiennent-elles et s'entraident-elles ? Ou est-ce rapidement chacun pour soi ?
Louise et Ludovic, partis faire un tour du monde en bateau, ont disparu en mer entre Ushuaia et Capetown. On leur avait parlé de l'île de Stromness, une réserve naturelle autorisée en fait aux seuls scientifiques, mais dont le calme et la beauté étaient trop tentants ; et le rêve est devenu un effroyable cauchemar quand une très forte tempête s'est levée pendant qu'ils étaient à terre et que leur bateau a disparu.
Elle, alpiniste chevronnée, est plutôt prudente et raisonnable ; lui, un bel homme solide et sportif, plutôt enthousiaste et téméraire. C'est lui qui n'a pas bien apprécié le danger et ils vont le payer bien cher : des mois de faim, de disputes malgré l'amour qui les unissait, d'angoisse ; puis le désespoir, la torpeur, jusqu'à ce que Louise envisage une solution ...

"Dans les grands moments, pense Louise, l'humain est seul. Devant la vie, la mort, les décisions suprêmes, l'autre ne compte plus. Elle doit l'oublier et juste vivre. C'est son droit le plus absolu, c'est son devoir envers elle-même."

Cette terrible aventure fait l'objet de la première partie du livre, intitulée "Là-bas" ; dans la suite, "Ici", un journaliste s'empare de l'affaire... On ne peut en dire plus sans trop dévoiler ce qui fait le suspense du récit, particulièrement réussi.

D'une jolie écriture fluide, Isabelle Autissier nous raconte une histoire assez dure, nous faisant partager les grandes difficultés de ses personnages et donc réflechir à la nature de l'homme ; il y a de belles pages aussi sur l'île, ancienne base baleinière habitée maintenant par les otaries, les manchots et les éléphants de mer.

Premières phrases : " Ils sont partis tôt. La journée promet d'être sublime comme savent parfoisl'être ces latitudes tourmentées, le ciel d'un bleu profond, liquide, de cette transparence particulière aux Cinquantièmes Sud. Pas une ride à la surface, Jason, leur bateau, semble en apesenteur sur un tapis d'eau sombre. Les albatros, en panne de vent, pédalent doucement autour de la coque. Ils ont tiré l'annexe bien haut sur la grève et longé l'ancienne base baleinière."

Comments

[claire jeanne]

Oui, je l'ai trouvé pas mal ; et contrairement à d'autres j'ai mieux aimé la deuxième partie ...

[Nicole G]

Ah tiens, je viens de l'acheter celui-ci, attirée par le bon bouche à oreilles et de bons avis de lecteurs... En voilà un de plus. A suivre donc !