"Miniaturiste" de Jessie Burton * * * * (Ed. Gallimard, 2015)

Embarquement, dès les premières lignes, pour Amsterdam à la fin du XVIIème siècle : ambiance hivernale dans la belle ville aux multiples canaux, mais aussi opulente et prospère bien que sous domination rigoureuse d'une Eglise très puissante.

Quand Nella arrive de sa campagne pour rejoindre son mari à Amsterdam, il n'est pas là pour l'accueillir ; c'est un mariage arrangé entre sa mère et un certain Johannes Brandt, un riche marchand de vingt ans son aîné. Le père de Nella est mort récemment ne laissant que des dettes et le mieux pour cette jeune fille de dix-huit ans était de faire un beau mariage. Mais celui-ci a eu lieu à la va-vite à la campagne et Nella se retrouve dans une très belle maison située au bord du canal dans le quartier de la Boucle d'Or avec pour l'accueillir une belle-soeur très froide, une servante insolente et un domestique noir.
Elle ne comprend pas grand-chose à sa nouvelle vie : son mari bien que très gentil semble la fuir, sa belle-soeur Marin dirige tout et les domestiques peu nombreux ont une attitude assez bizarre. Il y a aussi, dehors, cette femme blonde qui l'observe attentivement mais qu'elle n'arrive jamais à rattrapper.
Pour l'occuper, son mari lui offre une maison miniature qui est en fait la reproduction exacte de leur demeure ; et des objets pour meubler et faire vivre la petite maison se mettent à arriver. Avec les explications de Cornelia sa servante et les envois de la miniaturiste qui semble bien connaître le logis et ses habitants, Nella va petit à petit comprendre ce qui se passe chez elle et prendre en main son propre destin ainsi que celui des autres habitants.

Le livre n'apporte pas toutes les réponses aux questions posées pendant sa lecture ; mais ce qui fait le grand charme de ce récit, c'est d'abord la belle écriture, imagée et très évocatrice ; c'est ensuite la surprise qu'on ressent car l'histoire ne va jamais dans la direction supposée, rien n'est convenu tout est étonnement.
C'est une belle aventure, sur quelques mois, que celle de cette très jeune femme qui semble comprendre, très vite, où est la vraie humanité, le vrai amour des autres ; elle est enthousiasmante cette Nella et quand la dernière page est tournée, on la quitte avec beaucoup de regrets.

Premières lignes : " Vieille Eglise, Amsterdam, mardi 14 janvier 1687. Ces funérailles devaient être discrètes, car la personne décédée n'avait pas d'amis, mais on est à Amsterdam, où les mots s'écoulent comme l'eau, inondent les oreilles, nourrissent la pourriture, et le coin est de l'église est bondé. Elle regarde la scène se dérouler, en sécurité depuis une stalle du choeur, tandis que les membres des guildes et leurs épouses encerclent la tombe béante comme des fourmis attirées par le miel."

Comments

[claire jeanne]

Oui, c'est ça que j'ai surtout retenu : l'histoire d'une très jeune femme courageuse et humaine.

[catherine]

J ai beaucoup aimé ce roman: de beaux portraits de femmes et découverte de la société d'Amsterdam de cette époque

[claire jeanne]

Moi aussi, on ne le quitte pas en tournant la dernière page

[Dominique]

j'ai beaucoup aimé aussi ce roman qui fait voyager dans le temps

j'ai aimé les personnages et l'intrigue

[claire jeanne]

OK, je note, je le lirai, merci