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Les 2 bouquineuses ont aimé
16 juin 2016

"En attendant Bojangles" de Olivier Bourdeaut * * * ( Ed. Finitude ; 2015)

en_attendantChronique d'une folie pas ordinaire, écrite par le fils du couple étonnant que forment un homme qui s'appelle Georges et une femme qui change de prénom tous les jours, vue par les yeux de l'enfant et racontée avec ce qu'il comprend et ce qu'il ne comprend pas de leur vie. Le début de l'histoire est plutôt drôle : " Quand j'étais à l'école, Maman préparait beaucoup de bonnes choses à manger qu'elle confiait au traiteur qui nous les rapportait quand on en avait besoin, ça épatait les invités." (p 19)
"Il m'avait expliqué que c'était à cause du rugby que le contour de ses oreilles ressemblait à des queues de gambas, je n'avais pas très bien compris, mais en tout cas j'avais décrété que le "gym tonic" était un sport moins dangereux que le rugby, du moins pour les oreilles." (p 20)
Il y a aussi, au cours du récit, des passages écrits par Georges, qui racontent le début de sa vie commune avec sa fofolle de femme ou des pensées quant à ses excentricités, car il s'inquiète tout de même un peu de ses débordements.
C'est une famille de quatre individus : le père et la mère, tous deux farfelus et excentriques, le fils qui est le narrateur donc, et "Mademoiselle superfétatoire", un grand oiseau rapporté de Numidie. Le plus souvent il y a là aussi "l'Ordure", ami très proche du père et sénateur de son état ; c'est lui qui a fait gagner beaucoup beaucoup d'argent à Georges en inventant le contrôle technique, Georges qui a alors ouvert des garages et facturé très cher visites et contre-visites, si bien qu'il n'a plus besoin de travailler à la grande joie de sa famille. Ils peuvent s'acheter un château en Espagne et faire la fête, danser, avec tous leurs amis.
Mais il y a dans un coin de leur appartement, un énorme tas de courrier, jamais ouvert, dans lequel l'enfant peut se jeter pour jouer ; et dans ces lettres, celles du fisc qui un jour les rattrapera, malheureusement.
S'il y a du comique au début, au bout de peu de temps on se dit que ça risque de mal finir, la vraie vie ne supporte pas ces comportements qui ravissent l'enfant ; et la fin de l'histoire est triste mais belle.

A lire en écoutant Nina Simone chanter "Mr Bojangles" !

Extraits : " Afin de m'instruire, mes parents ne manquaient pas d'idées. Pour les mathématiques, ils me déguisaient avec des bracelets, des colliers, des bagues, qu'ils me faisaient compter pour les aditions, et après ils me faisaient tout enlever jusqu'au caleçon pour les soustractions. Ils appelaient cela "le chiffre-tease", c'était d'un tordant. Pour les problèmes, Papa me mettait en situation, disait-il. Il remplissait la baignoire, enlevait des litres, avec une bouteille, une demi-bouteille et me posait une foultitude de questions techniques. A chaque mauvaise réponse il me vidait la bouteille sur la tête." (p 43)

" Ils volaient mes parents, ils volaient l'un autour de l'autre, ils volaient les pieds sur terre et la tête en l'air, ils volaient vraiment... Ils dansaient à en perdre le souffle, tandis que moi je retenais le mien pour ne rien rater, ne rien oublier et me souvenir de tous ces gestes fous. Ils avaient mis toute leur vie dans cette danse, et ça, la foule l'avait très bien compris, alors les gens applaudissaient comme jamais..."  (p 141)

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Commentaires
B
Au fond, avec le sens comique rare et une plongée nostalgique dans le surréalisme, une belle méditation sur le réel.
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