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Les 2 bouquineuses ont aimé
7 décembre 2017

Cérémonie" de Yasmine Chami * * * * (Ed. Babel ; première édition 2002)

41vzOfmAlkLC'est un livre d'atmosphère, une grande maison au Maroc, des femmes qui préparent un mariage, qui racontent et se racontent des histoires et des légendes pleines de sens cachés ; il y a des étoffes dans de grandes armoires, des senteurs,  et des chambres fraiches à l'abri des persiennes.

Khadija, architecte, est revenue dans la maison de ses parents, avec ses trois fillettes, lorsqu'elle s'est séparée de son mari ; pour elle, qui construit de belles demeures aux terrasses ombragées, c'était "la seule maison possible".
Que devient une femme sans homme dans le Maroc encore très contraint par le poids des traditions ? Il y a bien eu Aïcha, une tante adorée de ses nièces mais sans le statut de l'épouse et de la mère, la fille adorée de son père, une beauté solitaire partie trop tôt.
Khadija retrouve sa cousine Malika, sa complice, sa meilleure amie, venue de Paris pour la cérémonie ; mariée depuis cinq ans déjà et dont le ventre ne se remplit pas...

C'est une famille où toutes et tous n'ont pas "réussi" de la même façon et donc, où des écarts blessants se sont creusés ; omniprésence de la mère, toute puissante reine de la famille, qui compare, exige mais aussi aime et protège ; l'ancien Maroc n'est plus, regrette-t-elle.

Très belle écriture, fine et évocatrice - les belles djellaba de flanelle ou de laine fine, les doigts chargés de bagues, les chevelures magnifiques - font de ce récit un véritable joyau ; un petit livre, mais en quelques phrases tout est dit, un long poème : c'est très beau !

Premières phrases : " C'est pour elle la seule maison possible. Pas seulement à cause de l'allée d'orangers dont les branches alourdies de fruits exhalent en hiver une odeur si suave qu'elle enveloppe comme une haleine le visiteur happé dès le portail massif ouvert à grand bruit par le gardien alerté depuis la cour intérieure, où il vaque nonchalamment à d'improbables réparations. Comme tous les habitants de la maison, Khadija guette le premier envol de la course folle de Boujemàa. Puis elle identifie le vrombissement de la voiture paternelle chargée de victuailles, la farine et l'huile en quantité, le sucre et la menthe, la viande et les poulets vivants qu'il faudra égorger et plumer dès le lendemain."

 

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