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Les 2 bouquineuses ont aimé
26 décembre 2017

"La plaisanterie" de Milan Kundera * * * * * (Ed. folio ; première parution 1967)

510tXvjFkWLLa plaisanterie, c'est celle que fait Ludvik Jahn un jour, sur une carte pour son amie Marketa. Mais les "autorités" ne comprennent pas la plaisanterie, ce sont des gens sérieux, pas de pardon pour ceux qui s'amusent avec les mots même si ce sont des clins d'oeil.
Dans ce premier roman de Milan Kundera, situé dans la Tchécoslovaquie des années 40 - 50 entre l'après-guerre et le Printemps de Prague, Ludvik étudiant d'une vingtaine d'années, est condamné suite à ce qu'il voulait être de l'humour, par ses propres camarades, Pavel Zemanek en particulier, exclu et relégué pour des années dans une caserne d'où il ne sort que pour travailler au fond d'une mine.

Plusieurs points de vue s'expriment, le principal étant celui de Ludvik : des années plus tard, il revient chez lui, dans sa ville natale, afin d'accomplir une tâche dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il va effectuer "une belle destruction" et dont on suppose donc qu'il s'agit d'une vengeance. Il retrouve Kosta un ami de vieille date, qui lui prête son studio, et croit reconnaître Lucie, un ancien amour,  en la coiffeuse qui le rase... Et c'est tout un monde passé qui renaît, évoqué tour à tour par Ludvik et Helena la femme de Pavel, ainsi que par Jaroslav, le musicien attaché aux traditions et au folklore moraves.
Il est question d'un Ensemble de chants et de danses auquel ont appartenu les protagonistes ; il est question aussi de dévastation et de rêves perdus, de justice et d'absurdité, de Jésus et de la difficile compréhension réelle de l'autre, de la complexité de l'existence donc.

Véritable oeuvre littéraire qui - entre autres - dénonce le régime politique de la Tchécoslovaquie dans les années 40 à 60 à travers des destins personnels,  ce récit est peuplé de personnages très humains, d'une belle épaisseur.

Est-ce avant tout un "roman d'amour" comme le disait Kundera ? Peut-on le qualifier de roman philosophique ? Ce livre qui se termine par la question "Et si l'Histoire plaisantait ?" est à la fois passionnant et très plaisant à lire !

Premières phrases : " Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi. Debout sur la grande place (qu'enfant, puis gamin, puis jeune homme, j'avais mille fois traversée), je ne ressentais nulle émotion ; au contraire, je pensais que cette place dont le beffroi (semblable à un reître sous son heaume) surplombe les toits rappelait le vaste terrain d'exercice d'une caserne, et que le passé militaire de cette ville de Moravie, jadis rempart contre les raids des Magyars et des Turcs, avait imprimé sur sa face la marque d'une irrévocable hideur."

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