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Les 2 bouquineuses ont aimé
11 février 2018

"La tresse" de Laetitia Colombani * * * * (Ed. Grasset ; 2017)

41Li1kLETJLBon, ça ne commence pas très bien ! Smita, l'indienne de la caste des intouchables ramasse la merde des autres, les Jats, à mains nues sans avoir jamais le droit de lever les yeux ; elle, sa fille de six ans et son mari mangent les restes qu'on veut bien leur jeter ou les rats que le père de famille attrape dans les champs, c'est son travail. Smita ne veut pas de cette vie pour sa fille ; elle réussit à l'inscrire à l'école mais la petite est battue pour n'avoir pas voulu faire le ménage...
Giulia la sicilienne a une vingtaine d'années et travaille avec son père dans l'entreprise familiale ; ici, on reçoit des cheveux de toute l'île, on les traite, les colore et les envoie un peu partout pour servir de postiches ou de perruques. Mais le père a un accident et Giulia découvre que l'atelier est très déficitaire, au bord du dépôt de bilan. Cela semble impossible de le sauver, ainsi que la maison hypothéquée et l'emploi de plusieurs artisans.
Sarah est une avocate montréalaise, qui a beaucoup travaillé et beaucoup sacrifié à sa carrière ; à force de courage et d'abnégation, elle est devenue une "executive woman", associée dans un grand cabinet. Ses deux mariages n'ont pas résisté et quand elle apprend qu'elle a une "mandarine" dans un sein, pas question de se laisser abattre. Mais il y a tous ceux qu'elle a dépassé et laissé sur le côté...

Smita, Giulia et Sarah se retrouvent chacune à un moment clé de leur vie ; soit elles laissent tomber, c'est trop difficile de se battre et rien ne change ni pour elles ni dans leur société. Soit elles se battent et peut-être alors leur vie ou celle de leurs enfants s'améliorera et elles pourront être fières d'elles-mêmes.
Trois femmes, trois destins, trois parties de la tresse qui se trouvera faite au dernier chapitre ; alors on saura ce qui les relie, toutes les trois, mis à part le fait que : "elles ne savaient pas que c'était impossible, alors elles l'ont fait" (Mark Twain, un peu "arrangé"...)

Dédicacé à toutes les femmes courageuses, un livre enthousiasmant qu'on a envie d'applaudir à la fin !

Extrait (p 15) : " Smita s'éveille avec un sentiment étrange, une urgence douce, un papillon inédit dans le ventre. Aujourd'hui est une journée dont elle se souviendra toute sa vie. Aujourd'hui, sa fille va entrer à l'école. A l'école, Smita n'y a jamais mis les pieds. Ici à Badlapur, les gens comme elle n'y vont pas. Smita est une Dalit. Intouchable. De ceux que Gandhi appelait les enfants de Dieu. Hors caste, hors système, hors tout. Une espèce à part, jugée trop impure pour se mêler aux autres, un rebut indigne qu'on prend soin d'écarter, comme on sépare le bon grain de l'ivraie. Comme Smita, ils sont des millions à vivre en dehors des villages, de la société, à la périphérie de l'humanité."

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Commentaires
C
C'est un livre intéressant, un bon moment de lecture
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N
Un bon souvenir de lecture pour moi, je suis ravie que ce livre ait rencontré un large public tant son propos fait du bien.
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