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Les 2 bouquineuses ont aimé
25 octobre 2018

"Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" de Celeste Ng * * * (Ed. Pocket ; première parution 2014)

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Lauréat du prix Relay 2016. Amazon book of the year 2014. Bestseller New York Times.

" Lydia est morte. Mais ils ne le savent pas encore. 3 mai 1977, six heures trente du matin, personne ne sait rien hormis ce détail inoffensif : Lydia est en retard pour le petit déjeuner." (premières phrases)

Ainsi commence un roman noir, assez glaçant il faut le dire, sur ce qui peut se passer dans une famille d'apparence tout à fait normale.
Une mère de trois enfants, mais qui a les yeux braqués sur l'ainée de ses filles, Lydia ; Marilyn ne laissera pas sa fille préférée faire la même bêtise qu'elle, laisser tomber son rêve de faire médecine pour devenir femme au foyer.
Un père, très doué intellectuellement, professeur d'université - enfin, une petite université, alors qu'il aurait dû avoir un poste à Harvard  - d'origine chinoise ; James Lee, lui aussi, est tourné vers Lydia, si belle, si intelligente, qui réussira sa vie...
Ils aiment leurs enfants, c'est sûr, en tout cas ils aiment ce qu'ils pourraient devenir : des gens à l'aise dans la vie, avec un travail, des amis, réussissant là où leurs parents ont sans doute échoué...

Très habilement, l'auteure fait monter le suspens ; plein de petites choses, de détails qui concourrent à ce que certains évènements se produisent. Lydia a disparu, mais un policier se souvient que Marilyn aussi avait disparu il y a quelques années... que s'était-il passé alors ? Comment les enfants avaient-ils supporté la longue absence de leur mère ?

" Comment est-ce que ça a commencé ? Comme toujours : avec les mères et les pères. A cause de la mère et du père de Lydia, à cause de la mère et du père de sa mère et de son père. Parce qu'il y a longtemps sa mère avait disparu, et son père l'avait ramenée à la maison. Parce que, plus que tout, sa mère avait voulu se distinguer ; parce que, plus que tout, son père avait voulu se fondre dans la masse. Parce que tout ça avait été impossible". (p 37)

La mère de Marilyn, professeur d'éducation ménagère, n'avait jamais pu comprendre que sa fille tombe amoureuse d'un homme d'origine orientale (en 1958, dans la moitié des Etats-Unis, leur mariage enfreindrait la loi...) et l'avait prévenue, tu le regretteras plus tard. 
James, lui, avait honte de ses parents, petits employés dans l'école huppée où il étudiait, redoutant plus que tout que des élèves fassent le rapport entre lui et l'homme à tout faire...

Difficultés de communications entre membres d'une même famille, impossibilité de vivre le destin que l'on croit être le sien, sentiment de ne jamais être à sa place, solitude, mensonge parce qu'il n'y a pas d'autre possibilité, Celeste Ng explore impitoyablement pensées et sentiments de ses personnages ; cette auteure, particulièrement douée pour parler de l'adolescence, révèle beaucoup de finesse et de subtilité. Une lecture addictive et satisfaisante.

 

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