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Les 2 bouquineuses ont aimé
14 avril 2019

"By the rivers of Babylon" de Kei Miller * * * * (Ed. Zulma ; traduction en français 2017)

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Prix Carbet des Lycéens 2019.
Prix Pierre-François Caillé de la traduction 2018.

Prix Les Afriques 2018.

Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2017.
OCM Bocas Prize for Caribbean Literature 2017.

Kei Miller est un écrivain jamaïcain, romancier et poète de langue anglaise, qui parle de son île pays et raconte un peu de son Histoire ; ici, c'est à travers celle de Rastafari et en particulier d'une famille constituée d'un enfant le jeune Kaia, de sa mère Gina et de la vieille tante qui a élevé Gina, Ma Taffy ; Ma Taffy a maintenant perdu la vue, mais elle continue de sentir dans tout son être ce qui se trame à Augustown, petit quartier pauvre occupant une vallée, sorte de ghetto noir non loin de Kingstown.
Alors quand Kaia rentre de l'école en pleurant parce que son maître d'école Mr Saint-Josephs, un Noir qui se prend pour un Blanc, a coupé ses dreadslocks, elle pourtant toujours imperturbable, sait que, ce 11 avril 1982, un autoclapse va se produire...

Mais la première chose dont il faudrait parler, c'est la surprise dès l'ouverture du livre : l'écriture - qui bénéficie d' une excellente traduction - est d'une poésie, d'une finesse et d'une originalité tout à fait étonnantes ! Les façons de parler, les expressions ti-gars, toute une marmaye, au tan-lontan, les bouches-cancans, font sourire malgré la tension qui se dégage du récit ; il y a une puissance, une beauté du style qui émerveillent.

Très vite, on comprend que les habitants de ce quartier sont malmenés par les Babylones, les policiers qui se croient tout permis " on a entendu à la radio la belle histoire que Babylone nous conte à chaque fois : celle qui dit que ses hommes sont venus à Augustown pour arrêter un criminel recherché qu'a ouvert le feu. Qu'ils ont dû se défendre et qu'ils l'ont tué." (p 26)
En attendant que la mère de l'enfant rentre, Ma Taffy va lui conter l'histoire du Prêcheur volant :
Extrait : " Souvent, les souvenirs lointains nous happent de manière violente - comme un écho qui échappe à sa propre fugacité et prend une ampleur telle si rapidement que nous glissons dedans sans y être préparés. Il s'accompagne alors d'un coeur qui s'emballe, d'yeux écarquillés, d'une bouche figée dans un Oh de surprise. A l'époque du Prêcheur volant, Ma Taffy avait le même âge que Kaia. Ce n'est pas le souvenir d'avoir été petite qui prend la vieille femme au dépourvu mais de mesurer combien d'années la séparent de ce moment. Au tan-lontan, y avait une église ici à Augustown commence Ma Taffy... " (p 32)

Voyages dans le temps pour raconter l'histoire d'Alexandre Bedward que Ma Taffy se souvient d'avoir vu s'élever dans le ciel, la marche silencieuse des Bobo Shanti qui rappelle celle des esclaves libérés en 1838, l'enfance et la jeunesse de la très intelligente Gina capable d'aller dans une université américaine et enfin l'autoclapse, la catastrophe apocalyptique qui fait tellement peur à Ma Taffy...

Très bon livre, porté par une écriture magnifique ! Intelligent et captivant, un texte à ne pas manquer !

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Commentaires
C
Livre magnifique. Je suis d’accord , à lire absolument
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