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Les 2 bouquineuses ont aimé
17 octobre 2019

"Faunes" de Christiane Vadnais * * * * (Ed. Alto ; 2018)

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Prix de création littéraire de la ville de Québec et du salon du livre internationnal de Québec 2019 

Voilà un très curieux objet littéraire !
Sur la forme, il s'agit de chapitres comme autant de nouvelles, qui ne se suivent pas vraiment mais dont on ne peut pas dire qu'ils n'ont aucun rapport, puisque de l'un à l'autre le lecteur retrouve certains personnages dont Laura la biologiste qui est assez centrale, certains lieux Shivering Heights par exemple ; sur le fond, car où sommes-nous ? Quand exactement ? De quoi parle-t'on ? Il s'agit de lieux humides, brumeux, de montagnes, de lacs et de forêts peuplées d'animaux étranges et d'humains inquiétants ou malades ; il y a des gouttes, de la vapeur et de la sueur, des rêves et des inquiétudes, un village qui tangue et un zoo avec des lions pas si languides que ça...

Les histoires se passent peut-être dans un futur pas très éloigné, les êtres humains ont réussi à détruire ou à abimer la Nature connue, la pollution a permis l'éclosion de parasites qui les tuent ; mais un autre monde peut arriver, l'auteure pense visiblement que la vie va trouver des forces pour évoluer et/ou renaître, c'est une histoire de résilience des forces de vie.

Très belle écriture, poétique et précise, ambiance étrange, inquiétante souvent, fin intéressante et prometteuse. Un ensemble très original, onirique et fabuleux. A découvrir !

Avec Christiane Vadnais, la littérature québecoise, déjà très riche, a encore vu émerger un talent étonnant !

Extrait : " Les premiers flocons tombent sur Shivering Heights. Ils fondent sans laisser de trace. Quand la neige disparaît ainsi, on dirait qu'elle traverse la surface gelée du sol pour continuer sa chute en dessous, dans les tumultes les plus secrets de la Terre." (p 52)

Species inquirenda, se dit-elle en observant le specimen sur la planche. De la tête à la queue, il fait près de soixante centimètres. Ses prédateurs - ou ses proies, plus vraissemblablement - devaient le confondre avec les roches des fonds marins. Avec le gris orageux de ses écailles, l'amplitude menaçante de sa mâchoire, il rayonne de la grâce inquiétante des espèces archaïques. Les nageoires se déploient autour de son corps, raides. Laura se pique au bout d'une arête et son doigt laisse échapper une perle de sang." (p 67)

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