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Les 2 bouquineuses ont aimé
7 juillet 2020

"Le renard roux de l'été" de Françoise de Luca * * * * (Ed. Marchand de feuilles ; 2018)

renard_roux_de_ete

Sensibilité, beauté, délicatesse, poésie, finesse et précision... ce sont les mots qui viennent à l'esprit pour caractériser l'écriture de F. de Luca ; chaque phrase est ciselée, dessinée, claire, et pointe avec exactitude ce que vit, ce que ressent l'héroïne, Mathilde.

Mathilde est une jeune femme devenue peintre, c'est ce qu'elle voulait faire de sa vie depuis longtemps : les mots peuvent trahir, elle l'a compris petite, alors elle a choisi la peinture. " Sa vie, ce serait cela : avoir les mains tachées de peinture, travailler avec la lumière du nord, peindre en utilisant son corps entier, s'étirer, se pencher, se baisser, s'agenouiller devant une toile, être au centre d'un univers dont elle serait la planète centrale." (p 65)
Peu attirée par les garçons, elle vit une belle histoire d'amour avec Sara à l'école des Beaux Arts mais Sara part au Japon et  Mathilde n'a plus de nouvelle ; désespoir sans fin pendant longtemps... Le succès arrive vite, et c'est quand elle peint que la vie est supportable, quand elle découvre les peintres de l'ombre et de la lumière, Vermeer surtout. Il y a des pages sublimes, le mot n'est pas trop fort, sur la peinture, la beauté de la création, les couleurs dans les tableaux...

Elle ne voit plus son frère, celui avec lequel elle avait une très grande complicité quand ils étaient petits - un an seulement les séparait - elle ne le voit plus depuis longtemps, pourtant c'est lui qui est au début et à la fin de son récit. Un frère adoré, son double, puis dont elle eût honte et enfin qu'elle ne comprenait plus, ne supportait plus.
La famille est souvent présente en elle, un père brutal et moqueur, une mère qui a tout le temps peur pour sa fille, plusieurs enfants qui ont du mal à constituer un groupe solidaire ; habitant la "petite ville grise", ils finiront par la laisser partir pour la "Grande Ville". Une famille abimée et qui abime elle aussi.

Pus tard, ce sera New York, une autre ville, une autre vie et une certaine idée de ce qui a pu se passer...

Un livre superbe, qui transporte son lecteur et lui fait un bien fou, comme toujours la très bonne littérature !

Première phrases : " C'est un rêve bref, précis, d'une certaine manière apaisant. Il neige sur Brooklyn. Mathilde est assise au café Pedlar et regarde par la vitre. Derrière le rideau de flocons serrés, elle devine l'immeuble rose tout en hauteur avec le magasin d'articles de literie au rez-de-chaussée et à sa gauche la devanture jaune de l'agence immobilière Brooklyn Bridge... Pendant un moment il n'y a que cette image... Puis elle est barrée d'un trait noir et un homme apparaît. Il traverse la rue d'un pas déterminé et se dirige droit vers le café."

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