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Les 2 bouquineuses ont aimé
12 novembre 2020

"Pour un herbier" de (Sidonie-Gabrielle) Colette * * * * ( Ed. Fayard ; 1991,première parution 1948 chez Mermod)

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Un éditeur suisse (H. L. Mermod) a proposé en 1947 à Colette de lui envoyer régulièrement des bouquets ; à charge pour l'écrivaine de faire le portrait des fleurs reçues... D'abord paru dans différentes éditions illustrées d'aquarelles de Raoul Dufy ou d'Edouard Manet, cet "herbier" a été réédité par Fayard en 1991 avec de belles représentations photographiques de planches botaniques.

Vingt deux fleurs, la rose, le lys, la tulipe, l'anémone et bien d'autres sont présentées ici comme des personnages connus et aimés ; on sait comme Colette appréciait les animaux et les fleurs, sa capacité à parler des végétaux est peut-être moins connue que celle qu'elle possédait pour écrire sur ses chats...

Chaque petit chapitre est une perle, l'ensemble aboutit à une lecture  merveilleuse et beaucoup moins légère qu'on pourrait le croire : si l'écriture est bien celle, soignée et magestueuse qu'on lui connaît, Colette sait observer, épingler ses contemporains et même lancer quelques coups de griffe... Sans oublier d'évoquer sa mère Sido et sa fille Bel-Gazou.

L'écriture ? "C'est que le magasin resplendissait de ces roses qui ont une lèvre, une joue, un sein, un nombril, une chair givrée d'un gel indicible..." (p9) ; qui d'autre écrit comme ça ?
Un petit coup de griffe ? "Balzac, qui noeuvrait qu'en prose, quêta ça et là des sonnets ; on ne les lui refusa pas, mais ses amis poètes ne lui donnèrent pas le meilleur de leur herbier. Théophile Gautier pour sa part lui peignit une "Tulipe"." (p 35)

Un autre extrait, pour convaincre encore plus de l'intérêt de cette lecture : " Souci, Souci... A l'appel, elle venait, portant fièrement son nom de fleur et de tourment. Elle accourait, son front génial de bouledogue barré de rides et les oreilles dressées en cornet d'arum. Elle avait une sorte de passion de l'obéissance, qui lui laissait toute sa forte personnalité, sa liberté d'opinion et de choix. Elle voulait toujours comprendrece que je disais avant que j'eusse fini ma phrase. Elle décrétait qu'entre-vue à peine telle personne ne valait pas la corde pour la pendre, ou bien qu'on en pourrait faire quelque chose." (p 49)

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