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Les 2 bouquineuses ont aimé
18 juillet 2021

"Écoute-moi" de Margaret Mazzantini * * * * * (Ed. R. Laffont "Pavillons" ; 2004)

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Prix Strega (Goncourt italien) 2002

"Écoute-moi" est un livre très fort qui surprend dès les premières phrases ; il y a une liberté de ton, un vocabulaire à la fois précis, cru et poétique, une façon de présenter la relation d'un homme aux trois femmes de sa vie (sa fille, sa femme et sa maîtresse) qui ne ressemblent à aucun autre écrit.

Un homme d'une cinquantaine d'années, chirurgien, attend dans une pièce attenante à la salle d'opération pendant que ses collègues essaient de sauver Angela, sa fille unique très aimée qui risque de mourir d'un accident de scooter.
Il lui raconte alors sa vie, de quoi était constituée son existence d' homme de quarante ans quand elle est née ; et en particulier sa relation avec sa maîtresse, une femme beaucoup moins distinguée que son épouse, une personne qu'il trouve déprimante au premier contact. Et puis, et puis... que s'est-il passé exactement ce jour-là ? Est-ce la chaleur, les deux verres de vodka bus sans rien manger, était-elle vraiment consentante ? C'est le début d'une relation étonnante, que lui-même a du mal à s'expliquer.

Il y a aussi dans ce livre de très beaux passages sur les relations mère - fille, sur l'amour paternel "Je suis un père quelconque, un pauvre père effondré de douleur, la bouche sèche, la transpiration et le froid entre les cheveux. C'est quelque chose qui ne passe pas, qui reste bloqué dans de vagues limbes de stupeur. Je suis en pleine prostration, en pleine embolie de douleur..." (p 16), sur les couples aussi, et le travail du temps et du destin. 

Un livre confession, plutôt impudique, bouleversant, oppressant ; une histoire inoubliable racontée avec une sincérité peu habituelle.

Extrait p 27 : " Je l'ai rencontrée dans un café. Un de ces troquets de banlieue où le café est mauvais, comme l'odeur qui venait de la porte des toilettes entrouverte, derrière un vieux baby-foot aux bonshommes décapités par la fureur des consommateurs. On suffoquait de chaleur. Comme chaque vendredi, je devais retrouver ta mère dans la maison au bord de la mer que nous louions sur la côte, au sud de la ville. Ma voiture s'était éteinte sans un soubressaut, comme une bougie, sur la nationale déserte bordée par un champ sec et sale et par quelques hangars industriels. j'avais marché sous le soleil pour rejoindre les seuls immeubles qu'on voyait de loin dans les marges extrêmes de cette banlieue. C'était au début de juillet, il y a seize ans."

 

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