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Les 2 bouquineuses ont aimé
11 octobre 2022

"555" de Hélène Gestern * * * (Ed. Arléa ; 2022)

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C'est une histoire, une belle histoire, pour les musiciens, les luthiers, pour tous ceux qui aiment Domenico Scarlatti en particulier, ses sonates pour clavecin accompagnent tout du long le texte d'Hélène Gestern.

L'écrivaine de "Eux sur la photo" se tourne cette fois vers un récit qui met en scène une joueuse de clavecin célèbre et déjà âgée, un artisan menuisier mélancolique qui répare et restaure les étuis des instruments de musique, un luthier extraordinairement doué mais joueur et coureur de jupons, un professeur à la Sorbonne, grognon et acariâtre, spécialiste de Scarlatti, un vieil homme veuf et richissime qui a toute sa vie couru les salles des ventes pour trouver des pièces pour ses collections... Et puis il y a aussi la jeune et jolie petite nièce de la claveciniste, la femme enfuie qui a quitté son menuisier de mari et quelques autres indispensables à l'histoire.

La parole est donnée tour à tour à chacun des personnages, sans lourdeur, avec beaucoup de finesse dans la construction ; petit à petit la vie et l'oeuvre de Scarlatti, ainsi que les existences des personnages du roman se développent, attisant l'intérêt de la lecture. L'étude des personnalités est bien fouillée, on sent que ce qui compte pour l'autrice, c'est la vie des gens, les moteurs de leurs actes.

Extrait (premières phrases) : " Le velours vert forêt s'est décollé dans un bruit de déchirure. Il était fendu en son centre, râpé jusqu'à la trame. Avant de le soulever, j'avais dû ôter un par un les clous qui le retenaient, si vieux que leur tête s'effritait sous la tenaille... Le tissu, en s'écartant, avait libéré une odeur douce et poussiéreuse. Première surprise : le bois du fond de l'étui était en excellent état. Il était formé d'une mince planche de chêne aux veines puissantes - d'ordinaire, on les choisissait plutôt en sapin -, vierge de moisissures et de vermoulures. Deuxième surprise : un fascicule cartonné, plié en deux, gisait sous la doublure."

Le suspens est bien mené : le document manuscrit trouvé dans l'étui est-il authentique ? Cette partition peut-elle être la 556 ème sonate de Domenico Scarlatti ? Et tous de courir à la recherche de cette vraie ou fausse sonate qui a été dérobée lors du cambriolage de l'atelier...

Si quelqu'un avait voulu, par vengeance peut-être, agiter le petit monde des spécialistes de Scarlatti, il ne s'y serait pas pris autrement...

 

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