"La maison de Bretagne" de Marie Sizun * * * (Ed. folio ; première parution 2021)

Ce qui frappe en premier à la lecture de ce livre, c'est l'écriture soignée, belle, délicate de Marie Sizun ; une écriture très évocatrice qui nous emmène facilement en Bretagne, dans la vieille maison familiale, celle où la narratrice ne voulait plus retourner et qu'elle est venue vendre. Mise en location depuis la mort de sa mère, cette maison va raviver les souvenirs de jeunesse de Claire ; sa soeur s'est éloignée en Angleterre et a refusé l'héritage, il n'y a plus d'autre famille.

Le suspens est double : un jeune homme toxicomane est venir mourir dans une des chambres, il s'ensuit une enquête policière ; et puis Claire Werner va-t-elle conserver finalement la maison bretonne, qui lui rappelle de bien mauvais souvenirs, mais qu'elle va redécouvrir sous un autre angle ?

La rencontre avec d'anciennes connaissances dont une amie proche de sa mère - sa mère avait des amies ? - vont faire revenir Claire sur ses relations avec sa mère une enseignante froide et distante, son père un artiste peintre qui a fui en Amérique du Sud, et sa soeur qu'elle a plutôt malmenée...

Le texte a cet aspect lumineux des ciels éclairés de Bretagne et le côté sombre d'une relation complètement ratée entre la mère et la fille ; elles se sont loupées toutes les deux et c'est la partie triste. 
L'espoir peut venir d'une comprhension tardive...

Première phrases : " Ce qui m'a décidée, finalement, c'est le message de l'agent immobilier qui depuis la mort de maman, il y a six ans, s'occupe pour moi de louer la maison de Bretagne à des vacanciers. Il m'informait que des locataires s'étaient encore plaints de l'inconfort, qu'il y avait des réparations urgentes à faire, sinon des travaux de plus grande envergure, que ça ne pouvait plus attendre , même en baissant de loyer."