Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les 2 bouquineuses ont aimé
13 janvier 2014

"Le quatrième mur" de Sorj Chalandon * * * * *

quatr_mur

C'est un livre très fort qu'a écrit Sorj Chalandon ; un livre qui prend aux tripes, haletant et passionnant, à l'instar de "Retour à Killybegs" mais dont la majeure partie cette fois se déroule au Liban. Le narrateur, Georges, est un jeune homme d'extrême gauche, pro-palestinien dans les années 70, adepte, à ce moment-là, des manifestations violentes et des coups de barre de fer... Il rencontre Sam, juif d'origine grec, qui a connu prison et torture sous la dictature. Ils ont en commun la passion du théâtre, en particulier de la mise en scène ; depuis longtemps, Sam a le projet de monter "Antigone" d'Anouilh à Beyrouth, en pleine guerre ; faire jouer les ennemis de dehors ensemble dans une salle de spectacle. Mais quelques années plus tard, Sam est gravement malade ; c'est Georges qui montera la pièce à la place de son ami. Il part à Beyrouth, laissant sa femme Aurore et sa petite Louise, et il s'acharne au milieu d'une guerre à laquelle il ne comprend pas grand-chose à faire venir répéter de jeunes acteurs issus de camps opposés : Antigone est une jeune palestinienne sunnite, Hémon son fiancé est druze, Créon est maronite, les gardes sont chiites, la nourrice une chaldéenne et Ismène, soeur d'Antigone, est une catholique arménienne ; Georges sera le choeur antique. Réussiront-ils au milieu de la violence et des bombardements à jouer la pièce ? Guidé par Sam du fond de son lit d'hopital, Georges fait de son mieux ; mais bientôt les israéliens entrent avec leurs chars dans Beyrouth... Un livre extraordinaire, magnifique ; parce que c'est le destin d'un homme, celui d'un pays, et que tout est intemporel, écrit dans une pièce de théâtre. Les lycéens ne s'y sont pas trompés qui lui ont donné leur prix Goncourt.

Premières phrases : "Tripoli, nord du Liban ; jeudi 27 octobre 1983  Je suis tombé. Je me suis relevé. Je suis entré dans le garage, titubant entre les gravats. Les flammes, la fumée, la poussière, je recrachais le plâtre qui me brûlait le gorge. J'ai fermé les yeux, les mains sur les oreilles. J'ai heurté un muret, glissé sur des câbles. La moitié du plafond avait été arraché par l'explosion."

Publicité
Publicité
Commentaires
F
J'ai aimé ce roman comme on peut aimer un combat perdu d'avance mais auquel on ne peut s'empêcher de croire malgré tout. Chalandon écrit divinement bien et ne ménage jamais ses lecteurs, on se retrouve balloté sur le flot de son écriture.
Répondre
Y
Je ne te lis pas sur ce coup ci... J'ai prévu de le lire très vite ^^ on en reparlera !
Répondre
Bienvenue sur notre blog !

Ici, pas de critiques négatives !
Vous ne trouverez que les livres que nous avons aimés :

beaucoup ***
passionnément ****
à la folie *****

N'hésitez pas à commenter !
Bonnes découvertes,
et surtout bonnes lectures !


Publicité
Archives
Publicité