"Salammbô" de Gustave Flaubert * * * * * (Ed. folio classique)
Pourquoi (re)lire Salammbô ? Parce que si on a déjà lu ce livre, on l'a souvent fait au lycée et sans vraiment en profiter ; alors que si on le lit ou relit plus tard, quand on a déjà pas mal de lectures derrière soi, là on en profite, là on prend du plaisir ! C'est un livre magnifique, parfaitement écrit et le lecteur part loin, très loin... Il devient Hamilcar, il devient Mâtho ou Spendius ; il vit à Carthage, trois siècles avant J. C. dans un monde cruel et violent. Les noms des lieux, des gens, la longueur des phrases, le choix du vocabulaire, tout contribue à l'enchantement !
Salammbô, une lecture envoûtante !
Premières phrases : "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.
Les soldats qu'il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d'Eryx, et comme le maître était absent et qu'ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté. Les capitaines, portant des cothurnes de bronze, s'étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d'or, qui s'étendait depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du palais ; le commun des soldats était répandu sous les arbres, où l'on distinguait quantité de bâtiments à toit plat, pressoirs, celliers, magasins, boulangeries et arsenaux, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes féroces, une prison pour les esclaves."