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Les 2 bouquineuses ont aimé
18 février 2015

"La petite fille qui aimait trop les allumettes" de Gaétan Soucy * * * * (Ed. Boréal, 1998)

gae_tanPrix du Public de la Presse (Montréal, 1999)
Prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec (1999)

Une histoire terrible, à faire se dresser les cheveux sur la tête et les poils sur les bras... !
Un conte à lire à plusieurs niveaux sur l'isolement, la faute, la culpabilité et la vengeance, la recherche d'identité et l'importance de la religion... A la mort de leur père, un ancien prêtre, ses deux enfants, dont l'un est le narrateur du livre, doivent entrer en contact avec le monde extérieur, ce qu'ils n'avaient visiblement jamais fait. Ce narrateur, au courant qu'il y a quelque chose d'autre que le domaine complètement délabré dans lequel ils vivent, grâce à la lecture essentiellement de dictionnaires et de livres saints, part vers le village qu'il n'a jamais vu pour chercher un cercueil. La rencontre avec ceux qu'il appelle "les semblables" n'est pas facile, et les villageois risquent maintenant de venir les envahir, d'où sa grande inquiétude et celle de son frère qui semble arriéré.
Habilement, petit à petit, l'auteur nous fait découvrir l'abandon dans lequel ont été laissés ces adolescents qui ont grandi sans jouet, sans rencontrer personne, n'ayant que leur père comme référence. Et il y a dans un hangar un cercueil de verre et ce qu'ils appellent "le juste châtiment", dont on comprendra l'identité à la fin de l'histoire.
Un des grands atouts de ce livre est le langage utilisé : du français, avec des tournures québecoises, mais surtout des mots que le narrateur (mais s'agit-il bien d'un narrateur ?) n'a pas bien compris, qu'il emploie à mauvais escient, ou même qu'il invente. Une belle langue, étonnante et riche qui donne au récit toute sa saveur.
Mais attention, c'est un livre très fort, perturbant, avec des personnages tourmentés...

Premières phrases : "Nous avons dû prendre l'univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l'aube papa rendit l'âme sans crier gare. Sa dépouille crispée dans une douleur dont il ne restait plus que l'écorce, ses décrets si subitement tombés en poussière, tout ça gisait dans la chambre de l'étage d'où papa nous commandait tout, la veille encore. Il nous fallait des ordres pour ne pas nous affaisser en morceaux, mon frère et moi, c'était notre mortier. Sans papa nous ne savions rien faire. A peine pouvions-nous par nous même hésiter, exister, avoir peur, souffrir."

Livre lu dans le cadre du challenge Québec-O-Trésor

 

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Commentaires
G
Pas facile de parler de ce livre sans trop en dévoiler, hein? Un roman que j'ai adoré, même s'il est très dur.
Répondre
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