"Une lointaine Arcadie" de Jean-Marie Chevrier * * * *
C'est la belle histoire de Matthieu, qui possède une librairie à Paris ; il arrive à l'âge de la retraite, un peu désabusé ; seul son chien Cassius lui apporte une relation intense et joyeuse. Mais le chien meurt, un contrôle fiscal est déclenché par la vente de la librairie et sa femme le quitte... Il choisit alors de poursuivre tout de même sa vie et retourne dans la Creuse où il passait ses vacances d'enfant, habiter une vieille maison et mettre ses pas dans ceux d'un vieil oncle mysanthrope. Commence alors une existence d'ermite, toute tournée vers l'observation de la nature, une vie à l'ancienne, solitaire. Il achète une vache, qu'il nomme Io et lit beaucoup, en particulier l'Illiade et l'Odyssée... Trois ans passent et un jour, un couple de randonneurs vient échouer chez lui, à bout de fatigue ; la femme est séduisante, l'homme balourd et archéologue amateur ; les personnages sont en place pour le drame final. Une belle histoire, extraordinairement bien contée ; la langue est belle, originale ; nulle tristesse, juste un peu de mélancolie et une écriture qui nous transporte dans le monde de l'auteur.
Premières phrases : "Il avait un chien. C'était un petit chien, un cocker, parce qu'il est déraisonnable d'avoir un chien à Paris et qu'il compensait cette déraison par un animal de petite taille. Il s'appelait Cassius parce qu'il était né l'année des C."