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Les 2 bouquineuses ont aimé
14 septembre 2012

"Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Julie Otsuka * * * *

certaines"Certaines", ce sont quelques-unes de ces femmes japonaises qui émigrèrent aux Etats-Unis au début du XXème siècle ; mises en relation avec des hommes, leurs compatriotes déjà installés en Californie, qui n'ont pas tous été honnêtes quant à leur situation professionnelle, elles arrivent après une longue traversée, laissant mères, pères, frères et soeurs derrière elles ; ils s'écriront bien sûr mais beaucoup ne se reverront pas. Ces femmes, extrêmement courageuses, vont essayer de tenir le coup, face aux déceptions et à une certaine hostilité ambiante ; elles se marieront, auront des enfants, travailleront beaucoup, jusqu'à ce que la guerre japon - USA éclate... L'écriture de J. Otsuka (américaine) est remarquable : de courtes phrases, dont certaines parties sont plusieurs fois répétées, servent tout à fait le propos ; on est avec ces femmes prises à la fois presqu'individuellement et pourtant toujours en groupes ; c'est original et très évocateur.

Premières phrases : "Sur le bateau, nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles."

 

Livre lu dans le cadre du challenge rentrée littéraire 2012

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Commentaires
B
Les phrases sèches s’entremêlent comme des courants marins, chacune correspondant à une vie dans la multitude, une plainte, et cette fenêtre ouverte sur une page méconnue de l’Histoire devient vivante, réelle. L’Histoire est « sentimentalisée » mais avec pudeur et distance et la tragédie se crée et frappe comme une vague. On en apprend autant sur l’esprit Japonais que sur l’Amérique profonde de la côte Ouest de cette époque de guerre.
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C
Bel hommage à ces japonaises. L'ecriture est originale et l'utilisation du nous accentue la perte d'identité de ses femmes. Arrivées aux USA, elles deviennent invisibles et ne sont pas considérées comme des individus. C'est un groupe corvéable à merci. L'auteure témoigne de la déportation de toute cette population lors de la seconde guerre mondiale , dans l'indifference generale. C'est un episode peu connu, il me semble.
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