"Olivier" de Jérôme Garcin * * *
Grande délicatesse de l'écriture, élégance des sentiments, finesse littéraire, il a beaucoup d'atouts le dernier livre de J. Garcin ; cet auteur écrit une très belle langue, qui sert à merveille son propos : pour la première fois, il dit la souffrance et le manque après l'accident qui coûta la vie à son frère jumeau "Olivier". C'est nostalgique et mélancolique, mais aussi un hymne à la famille et au couple ; ils n'ont vécu ensemble que six ans mais l'enfant puis l'homme est irrémédiablement touché. J. Garcin a fondé un autre couple, une famille, fait beaucoup de choses intéressantes dans sa vie, et il se rend compte qu'en fait, son frère ne l'a jamais vraiment quitté.
Premières phrases : "Je viens d'avoir cinquante-trois ans ; nous venons d'avoir cinquante-trois ans. Je n'aime pas ce rituel. Il réveille une douleur que le temps a fini par discipliner, mais qu'il n'a jamais réussi à effacer. Il ravive une colère d'enfant révolté par l'injustice, une hébétude, un effroi, dont, malgré tous les efforts que l'on fait pour se tenir droit, on ne se relève jamais."