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Les 2 bouquineuses ont aimé
5 février 2013

"La femme aux pieds nus" de Scholastique Mukasonga * * * *

Prix Seligmann 2008 (contre le racisme, l'injustice et l'intolérance)

femme_pieds_nusElle écrit très bien Scholastique Mukasonga ; d'origine rwandaise, tutsi, elle nous raconte ici sa mère, Stefania, la femme aux pieds nus et la vie qu'avait sa famille dans les années avant le grand massacre. Les tutsi avaient déjà été déportés dans une région inhospitalière, le Bugesera, où ils survivaient ; dans leurs baraquements, des soldats surgissaient régulièrement pour saccager le peu qu'ils avaient. Mais ce livre veut se consacrer à la mère, à l'énergie qu'elle déploie pour essayer de sauver ses enfants, essayer de leur apprendre à fuir et à se cacher ; une mère qui jour et nuit guette les bruits de bottes sur la piste. Et c'est l'occasion de parler de la vie quotidienne, très bouleversée bien sûr, mais une vie que Stefania veut la plus belle possible pour ses enfants ; il faut savoir lire les signes, comme les pleurs de la lune, faire les choses comme on les a toujours faites. Elles passent leur vie à travailler dur ces femmes rwandaises ; ce sont elles qui cultivent les champs souvent avec un bébé dans le dos, confectionnent les médications, élèvent les enfants. Il y a dans ce récit beaucoup d'anecdotes, de petits souvenirs d'enfance souvent amusants et poignants aussi : la place du pain, la grande affaire du mariage, les contes...  Stefania a été, parmi d'autres, une mère bienveillante, bienfaisante, qui nourrissait, protégeait, conseillait, consolait, une gardienne de vie.

Premières phrases : "Souvent ma mère s'arrêtait au milieu d'une de ses innombrables tâches qui s'enchaînent tout au long de la journée d'une femme (balayer la cour, écosser, trier les haricots, sarcler le sorgho, retourner la terre, déterrer les patates douces, éplucher les bananes avant la cuisson...) et elle nous appelait, nous, les trois cadettes qui étions encore à la maison, non pas par les noms qu'on nous avait attribués au baptème, Jeanne, Julienne, Scholastique, mais de nos noms véritables, ceux qu'à la naissance nous avait donné notre père et dont la signification, toujours sujette à interprétations, paraissait dessiner notre avenir : "Umubyeyi, Uwamubyirura, Mukasonga !"

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Commentaires
C
Un trés beau livre, bien écrit. J'ai ainsi découvert la vie des Tutsi deplacés , la place si importante de la femme africaine gardienne de la vie.
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