"Rivière Mékiskan" de Lucie Lachapelle * * * *
Pour ce livre, Lucie Lachapelle a été lauréate du "Prix littéraire France - Québec" 2011. Prix amplement mérité tant ce livre a de qualités : il est bien écrit, avec des tournures à la québecoise bien sûr, et captivant, on suit une semaine de la vie d'une jeune femme de Montréal dont le père amérindien vient de mourir ; Alice a décidé d'emporter ses cendres là où il a vécu enfant. C'est à Mékiskan, à douze heures de train de Montréal qu'elle se rend ; et elle va y retrouver quelques souvenirs, elle y a un peu vécu petite, et surtout découvrir une partie de sa famille paternelle ; la citadine va rencontrer Lucy, la cousine de sa grand-mère et peu à peu comprendre comment cette partie de sa famille a vécu et vit encore : l'amour de la nature et de la vie au grand air, le souci de fréquenter "les blancs" le moins possible, les problèmes d'alcool, le devenir des jeunes, la vie l'hiver dans les réserves... Il émane de ce livre un charme indéfinissable, fait de nostalgie, de racines retrouvées et donc de meilleures prévisions d'avenir.
Premières phrases : "Alice a vingt-cinq ans, les cheveux longs, châtains, le teint pâle. Elle porte un jean et une camisole. Alice est belle. Elle a des yeux légèrement en amande, les pommettes saillantes. Une lumière émane d'elle. Elle inspire l'harmonie, le calme, la douceur. Pourtant, à l'intérieur, une douleur la tenaille. La colère gronde."