"Dernière nuit à Montréal" de Emily St John Mandel * * *
C'est un bon livre, un peu triste mais bien ; mais est-ce un thriller ? Oui, si on considère qu'il y a beaucoup de suspense, qu'on lit le bouquin sans pouvoir le lâcher, qu'il y a un kidnapping et une traque. Mais c'est aussi beaucoup plus, on pourrait classer ce livre dans la littérature nord-américaine (l'auteur est une canadienne anglophone) ; il est bien écrit, l'étude des personnages, de leurs caractères est vraiment bien faite ; la construction est très efficace, on ne s'en aperçoit que près de la fin. L'histoire est celle de Lilia, enlevée par son père quand elle avait sept ans ; ils ont été des années et des années en cavale, si bien que Lilia ne sait pas "rester". C'est l'histoire aussi d'un détective privé dont la vie personnelle se délite et qui poursuit les fugitifs, sachant toujours très bien où ils sont, mais ne les attrapant pas ; ce détective a une fille, Michaela, complètement abandonnée de ses parents, et qui suit l'affaire de Lilia en fouillant les affaires de son père. Le principal problème de Lilia, c'est qu'elle ne se souvient plus de ce qui précède son enlèvement ; on découvrira petit à petit tout ce qui était derrière... Et l'une des deux jeunes femmes pourra faire sa vie, l'autre ne s'en sortira pas.
Premières phrases : "Personne ne reste pour toujours. Le matin de sa disparition, Lilia se réveilla de bonne heure et demeura un moment immobile dans son lit. C'était le dernier jour d'octobre. Elle dormait nue. Eli était déjà levée et travaillait sur sa thèse."