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Les 2 bouquineuses ont aimé
15 mars 2014

"Gouverneurs de la rosée" de Jacques Roumain * * * * *

gouverneursDès les premières lignes, le lecteur est sous le charme ; c'est un livre magique ! L'écriture est superbe et émouvante, avec ce français si particulier, un créole chaleureux, un vocabulaire savoureux, à l'ancienne, qui rappelle pour certains mots, le québecois. L'histoire est celle d'un lieu : Fonds-Rouge, petit village Haïtien et d'un homme Manuel. Parti à Cuba pour essayer de gagner de l'argent, il revient quinze ans plus tard et retrouve sa terre natale dans une misère bien plus grande que lorsqu'il l'avait quittée ; c'est que la sécheresse sévit et que les habitants ont pratiqué une déforestation (gros problème de Haïti) intensive. Ces deux phénomènes combinés font que les habitants de l'endroit meurent presque de faim. Alors, Manuel part chercher une source et la trouve ; mais une grave fâcherie empêche que les gens du coin s'unissent pour faire une "coumbite" : le travail commun qui permettra d'amener correctement l'eau jusqu'au petit village. Gervilen, dont le père a été tué dans la dispute, est très amoureux d'Annaïse qui est entièrement sous le charme de Manuel. Comment tout cela finira-t-il ?

Ce livre est à la fois une très belle histoire d'amour, courte mais totale, et c'est aussi celle d'un homme, un héros magnifique, capable de donner sa vie pour les autres. Il y a un souffle, une force terrible dans ce livre ! Mais aussi de l'humour, de l'autodérision, de la tristesse... Tout ce qui fait la vie !

Premières phrases : "Nous mourrons tous... - et elle plonge sa main dans la poussière ; la vieille Délira Délivrance dit : nous mourrons tous : les bêtes, les plantes, les chrétiens vivants, ô Jésus-Marie la Sainte Vierge ; et la poussière coule entre ses doigts. La même poussière que le vent rabat d'une haleine sèche sur le champ dévasté de petit-mil sur la haute barrière de cactus rongés de vert-de-gris, sur les arbres, ces bayahondes rouillés."  ...  "Bienaimé, son mari, fume sa pipe, la chaise calée contre le tronc d'un calebassier. La fumée ou sa barbe cotonneuse s'envole au vent. Oui, dit-il, en vérité, le nègre est une pauvre créature."

 

Livre lu dans le cadre du challenge Destination

Blog "voyages et vagabondages"

haiti1

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Commentaires
F
Tu parles très bien de ce livre, ça m'a l'air magnifique, même si je ne sais pas s'il me plairait.
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L
J'avais aussi beaucoup aimé ce livre à l'époque où je l'ai lu, Jacques Roumain a une écriture extraordinaire. Je suis ravie que tu l'aies apprécié et tu le décris à merveille.
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M
Je pense que je n'apprécie pas la langue antillaise, en tout cas le parler si particulier qui me fait penser à du "mauvais français" et que je ne comprends pas. ( j'ai eu le même soucis avec "un pas vers le bon dieu" de Jean Vautrin ; je suis restée hermétique avec la langue.<br /> <br /> <br /> <br /> De plus, je n'ai pas compris le déroulement de l'histoire, le scénario...et pour moi, c'est primordial, avant la langue. Si à une histoire que je ne comprends pas, j'ajoute une langue ou une écriture qui me laisse sur le côté..... <br /> <br /> Lire un autre livre? Si la langue est la même, je crains ne pas plus apprécier.
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