"Glacé" de Bernard Minier * * * (Ed. Pocket, 2012)

Prix du meilleur roman français du festival Polar de Cognac 2013.

Un bon polar, efficace, avec frissons garantis ! L'histoire se passe dans une vallée très encaissée des Pyrénées, un lieu glacé où - croit-on - il ne s'est jamais passé grand chose... D'un côté il y a une enquête du commandant Martin Servaz  assisté de la capitaine de gendarmerie Irène Ziegler, au sujet du magnifique cheval d'un certain Eric Lombard, retrouvé décapité et pendu en haut du téléphérique ; de l'autre une jeune psy d'origine suisse, Diane Berg, arrive dans le centre psychiatrique assez particulier où règnent le docteur Xavier et l'infirmière en chef Lisa Ferney sur ce qu'il faut bien appeler des "monstres" agressifs et violents. L'état des lieux est campé, la peur peut s'installer ! Quand on découve un homme pendu sous un pont, vêtu uniquement d'une cape noire et de bottes, qu'on retrouve l'ADN du plus dangereux patient du centre sur les lieux, l'enquête diligentée par la procureur Cathy d'Humières prend un tour nouveau et l'angoisse monte. Il y aura un autre mort, des suspects, mais sont-ils les coupables ? Petit à petit, les enquêteurs avancent, même si le brouillard est aussi épais dans la vallée que dans leur tête...

Un thriller bien écrit, un peu violent, mais avec un suspens vraiment bien mené, pour les amateurs du genre !

Premières phrases : "Les pyrénées. Diane Berg les vit se dresser devant elle au moment où elle franchissait une colline. Une barrière blanche encore distante étirée sur toute la largeur de l'horizon : la houle des collines venait se briser dessus. Un rapace décrivait des cercles dans le ciel. 9 heures du matin, le 10 décembre."

Comments

[BernardP]

Oui, efficace ; je l'ai lu à sa sortie, j'en garde le souvenir d'un roman classique au sens où l'ambiance joue autant que l'intrigue et les personnages (comme dans les maîtres du genre depuis Simenon), mais original car l'ambiance naît d'un personnage tiers qui est le paysage : ici la montagne grandiose et rendue angoissante des Pyrénées, elle résonne avec le labyrinthe de l'asile psychiatrique et les psychologies bizarres de certains personnages (quasiment tous). Cela donne un côté théâtral, opératique, et le tout "fonctionne" effectivement comme tel.