"L'insigne du boiteux" de Thierry Berlanda * * * (Ed. La Bourdonnaye, 2014)
Il y a un assassin qui se fait appeler "Prince" mais qui commet des meurtres assez atroces, un vieux professeur de la Sorbonne en fauteuil roulant, un flic pas très malin grand fumeur de Boyard, une jeune femme Jeanne spécialiste d'histoire médiévale et son fils de sept ans, un SDF aussi doux qu'une pêche... ; et un suspens formidable, qui prend aux tripes et ne lâche pas le lecteur.
L'écriture est étonnante, terriblement argotique dans la bouche des policiers, mais avec des formules très ajustées et souvent drôles ; le vocabulaire change facilement de registre et correspond à la personne qui parle ou qui pense. L'ensemble laisse l'impression d'une oeuvre maîtrisée et d'un auteur qui a pris du plaisir à écrire un polar.
Premières phrases : "Dimanche matin, 4 heures. Chloé sort énervée du Slow Club. Sa première virée dans une boîte classe a tourné au fiasco. Ses deux copines sont restées dedans, accrochées à des mecs, mais elle, ses espoirs à l'eau de rose se sont évaporés en même temps que deux mois d'économies. La tôle qu'elle vient de prendre avec le commercial en sueur qui voulait se la taper dans les toilettes l'a mise en colère..."