"La mort s'invite à Pemberley" de P.D. James * * * (Ed. Fayard, 2012)
Avez-vous lu "Orgueil et préjugés" ? "La mort s'invite à Pemberley" est la suite du chef-d'oeuvre de Jane Austen, la suite policière si l'on peut dire. P. D. James a repris dans son roman tous les personnages, en particulier l'aînée des cinq filles Bennet, Elizabeth, qui est maintenant mariée depuis quelques années à Darcy ; ils ont deux petits garçons et la vie s'écoule à Pemberley sans problème majeur, jusqu'à la veille du bal d'automne. C'est ce soir-là qu'un cabriolet fou arrive devant le chateau, contenant Lydia la benjamine hurlant que Wickham venait d'être tué par un certain Denny. Lydia et son mari Wickham n'ont plus été reçus à Pemberley depuis qu'ils se sont enfuis ensemble ; un petit groupe d'hommes est constitué qui va effectivement trouver dans le bois un mort, mais c'est le capitaine Denny qui a perdu la vie et Wickham complètement ivre, pleure et s'accuse de l'avoir tué. L'affaire commence et l'enquête ne sera pas facile ...
Ce qui est plutôt réussi dans ce livre, en dehors de l'intrigue, c'est que P. D. James s'est glissée dans la peau et la plume de Jane Austen et a écrit son livre "à la manière de" ; on retrouve les qualités littéraires de la grande écrivaine anglaise de la fin du XVIIIème et l'ambiance est bien restituée. Il y a sans doute quelques platitudes et quelques longueurs, mais ne boudons pas notre plaisir de retrouver les personnages de ce roman familial inoubliable.
Premières phrases : " A onze heures du matin le vendredi 14 octobre 1803, Elizabeth Darcy était assise à la table de son boudoir au premier étage de Pemberley House. La pièce n'était pas grande, mais ses proportions étaient particulièrement agréables et ses deux fenêtres donnaient sur la rivière. C'était l'endroit de la maison qu'Elizabeth s'était réservé et elle l'avait aménagé entièrement à son goût, avec des meubles, des rideaux, des tapis et des tableaux choisis à son gré parmi les trésors de Pemberley et disposés comme elle le souhaitait. Darcy avait personnellement surveillé les travaux, et le plaisir qui s'était reflété sur les traits de son mari quand Elizabeth avait pris possession de ce petit salon, ainsi que l'empressement avec lequel tous avaient cherché à satisfaire le moindre de ses désirs, lui avaient fait comprendre, davantage encore que les splendeurs plus ostentatoires de la demeure, les privilèges dont jouissait Mrs Darcy de Pemberley."