"L'automne à Cuba" de Leonardo Padura * * *

Est-ce un roman policier ? Oui, mais pas que... Ce petit bouquin offert par le libraire quand on en achète deux, se révèle fort intéressant ; l'histoire se déroule à La Havane, il s'agit bien d'un polar avec un meurtre et un policier qui cherche le coupable ; mais l'homme assassiné est un ancien haut fonctionnaire de la dictature, l'Expropriateur officiel des biens et des richesses abandonnés par la bourgeoisie cubaine partie en exil ; meubles, bijoux, oeuvres d'art devaient devenir la propriété du peuple. Un jour, cet homme avait déserté ; quand il revient sur l'île, il se fait assassiner... Mario Conde est l'enquêteur qui va chercher à dénouer l'affaire ; il se sent mal dans sa peau de policier, c'est sans doute sa dernière enquête. C'est l'occasion pour l'auteur L. Padura de dire les désillusions et les souffrances d'un peuple, la beauté d'une ville et d'une île, l'atmosphère qui règne avant l'arrivée du cyclone annuel.

Premières phrases : "Viens ici ... ! hurla-t-il enfin en direction d'un ciel qui lui sembla langoureux et paisible, peint encore des couleurs de la trompeuse palette bleue du mois d'octobre : il hurla les bras en croix, la poitrine nue, expulsant sa réclamation désespérée de toute la force de ses poumons, pour que sa voix porte et aussi pour vérifier que sa voix existait encore, après trois jours sans un seul mot."