"Lituma dans les Andes" de Mario Vargas Llosa * * *

Eh bien ! Mais quelle histoire ! Mario Vargas Llosa nous emmène très loin, dans un petit village perdu des Andes péruviennes où les indiens des montagnes croient que les entrailles de la Terre sont peuplées de taureaux, de serpents, de condors et d'esprits... Après trois disparitions inexplicables (et le meurtre de deux touristes français), le "héros" du livre, le brigadier Lituma et son adjoint, le garde civil Tomasito Carreno vont mener l'enquête. Lituma, originaire de la côte ne comprend rien aux habitants de Naccos ; Tomasito vit dans le souvenir de la magnifique histoire d'amour qu'il a vécue avec Mercedes avant que celle-ci ne le quitte, emportant ses quatre mille dollars d'économie. Nos deux policiers sont malheureux dans ce trou perdu ; les Andes ont un climat très difficile, les gens leur sont hostiles, ils sont persuadés qu'ils n'en sortiront pas vivants ; d'autant que le "sentier lumineux" sévit, arrivant brutalement à l'improviste dans les villages avec des listes de personnes à exécuter. Le livre est constitué de chapitres relatant l'enquête, entrecoupés de ceux où Tomasito raconte dans le détail, à son chef privé de femmes, sa liaison avec Mercedes. Lituma se demande avec angoisse si ce sont les esprits de la montagne ou les sentiéristes qui ont tué les disparus... Sur fond de pluies froides et diluviennes, de séismes mais aussi de paysages magnifiques, l'auteur nous guide dans la découverte de gens pauvres, simples et crédules, d'une société péruvienne capable du meilleur comme du pire, avec pas mal de violences allant jusqu'aux sacrifices humains destinés à amadouer les esprits ; on aurait, à l'instar de Lituma, mieux aimé ne pas savoir les détails de l'affaire, situés dans l'épilogue. Un livre fort, captivant, parfois déroutant, à l'image semble-t-il du pays de son auteur.

Premières phrases : "En voyant apparaître l'indienne à la porte de sa cahute, Lituma devina ce que la femme allait dire. Et elle le dit, mais en marmottant en quechua, un filet de salive aux commissures de ses lèvres et la bouche édentée. Que dit-elle, Tomasito ? Je n'ai pas bien compris, brigadier. Le garde civil, s'adressant en quechua aussi à la nouvelle venue, lui demanda avec les mains de parler lentement. L'indienne répéta... Qu'est-ce qu'elle raconte ? Son mari a disparu, il y a quatre jours, paraît-il." 

Livre lu dans le cadre du Challenge "Destination" Pérou

(Blog voyages et vagabondages.com)

Comments

[Lucie]

Merci pour ta critique et ta participation, ravie que cela t'ait plu!