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Les 2 bouquineuses ont aimé
3 mai 2015

"Un hiver à Paris" de Jean-Philippe Blondel * * * * (Ed. Buchet Chastel ; 2015)

un_hiverUn roman - mais est-ce bien un roman - coup de poing, court et percutant ; parfaitement bien écrit, il parle de l'adolescence et de sa sensibilité souvent exacerbée, de l'enseignement hyper sélectif des classes prépa en France, d'une certaine lâcheté assez courante et de la complexité des relations humaines. C'est très bien analysé et très bien rendu ; et même si on n'a pas fait de prépa, on a tous un jour ou l'autre été face à un mauvais prof, un monsieur Clauzet, un "connard" comme dit sa victime.
Un jeune homme (l'auteur ?), Victor, arrive de province dans un lycée huppé de Paris pour y faire une prépa littéraire ; ce n'est pas qu'il est mal accepté par ses camarades, il est tout simplement transparent, il n'existe pas, ils ne le voient pas. Tant bien que mal il fait son année et à la surprise de tous, y compris la sienne, se retrouve parmi les douze élèves qui vont en khâgne. A la rentrée, il se lie d'amitié avec un jeune garçon de première année, Mathieu - leur amitié se résume à quelques cigarettes fumées ensemble - mais celui-ci craque rapidement et saute par dessus la rambarde de l'escalier. S'ensuit tout ce qui se passe après un suicide, surtout de quelqu'un de très jeune : culpabilité, questionnement, etc. Assez vite après le drame, le  narrateur rencontre le père de Mathieu, avec lequel il aura une relation complexe.
"Par moment, il se retirait, c'était marée basse, et je pouvais me promener sur la plage des phrases que nous avions échangées, regarder nos empreintes qui s'effaçaient, écouter le bruit du vent, revenir sur ce que nous avions dit."
Victor devient plus "populaire" qu'il n'a jamais été, puisqu'il était "ami" avec Mathieu, il existe enfin ; aux yeux du père de Mathieu, à ceux de ses camarades garçons et filles, à ceux du proviseur et des professeurs.
Un récit très bien écrit, juste, intime et sensible ; une histoire qui nous touche tous, avec de belles phrases qu'on aimerait retenir ou avoir écrites...
" C'est le propre du roman d'amener le lecteur à renoncer au sommeil."

Première phrases : "Nous sommes revenus de vacances en fin d'après-midi. Huit heures de route depuis Capbreton. Il y avait beaucoup de circulation. La troisième semaine d'août se terminait. Encore quelques jours et la routine reprendrait : la rentrée, la réunion de début d'année, la découverte des emplois du temps, les listes des classes. Cette année-là, ma fille aînée arrivait dans le lycée où j'enseigne depuis plus de vingt ans. Je me préparais à la croiser dans les couloirs. J'avais demandé à ne pas l'avoir dans ma classe - je n'avais pas envie de mêler ma vie privée à ma vie professionnelle."

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