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Les 2 bouquineuses ont aimé
6 août 2015

"Le chardonneret" de Donna tartt * * * * * (Ed. Feux croisés, 2014)

chardonNoël, un jeune homme est seul à Amsterdam, dans une chambre d'hôtel ; qu'est-il arrivé à Théodore Decker pour qu'il soit désespéré au point d'envisager un moment de mourir ?
Dans ce gros livre (787 pages) Théo va se parler à lui-même tout en nous racontant les quinze dernières années de sa vie.
"Les événements auraient pu mieux tourner si elle était restée en vie. En fait elle est morte quand j'étais enfant ; et bien que tout ce qui m'est arrivé depuis soit entièrement ma faute, à moi seul, toujours est-il que, lorsque je l'ai perdue, j'ai perdu tout repère qui aurait pu me conduire vers un endroit plus heureux, vers une vie moins solitaire ou plus agréable. Sa mort est la ligne de démarcation entre avant et après." (p 13)
La mère et le fils sont dans deux pièces séparées du musée new yorkais quand l'explosion a lieu ce 10 avril et c'est à ce moment-là que l'histoire commence : Théo qui a douze-treize ans alors et qui reprend ses esprits au milieu des gravats quelques minutes après l'attentat, a subi un traumatisme qui le poursuivra plus ou moins toutes les années suivantes ; il vit avec lui les dernières minutes d'un homme blessé à mort, un certain Welty, antiquaire, qui lui confie une bague ancienne et lui dit de sauver un petit tableau représentant un oiseau "le chardonneret" de Fabritius (1654) ; Théo avait repéré ce vieil homme et la jeune fille qui l'accompagnait, Pippa, avant que tout saute... Sorti de cet enfer, il met un certain temps à comprendre et à admettre que sa mère est décédée et qu'il se retrouve seul ; ses parents étaient séparés, et, sans aucune nouvelle de son père, il va vivre quelques temps sur Park Avenue dans la famille huppée de son camarade de classe Andy. Il fait également la connaissance de l'associé de Welty, Hobie, un vieux monsieur charmant et attentif, réparateur doué de meubles anciens qui héberge Pippa.
Puis le père qui vit à Las Vegas vient récupérer son fils mais sans intention de s'en occuper ; c'est un joueur, alcoolique et coléreux, mais qui pouvait "être gentil". C'est une année singulière que Théo va vivre là.
Les lieux et les personnages importants de la vie de Théo sont en place : un peu de l'Ouest américain où il connaît son grand ami d'origine russe Boris et fait les quatre-cent coups avec lui (alcool et drogue), New York bien sûr où il reviendra, chez Hobie, de temps en temps avec Pippa, et dans le magasin d'antiquités ainsi que chez les Barbour, la famille d'Andy.
Tout ce temps, Théo conserve le petit tableau ; il sait bien qu'il aurait dû le rapporter et même si cette "disparition" universellement connue le mine, il ne le rend pas cependant.
"Le tableau était caché, fort intelligemment selon moi, dans une taie d'oreiller propre en coton scotchée avec de l'adhésif à l'arrière de ma tête de lit... j'aimais le savoir là à cause de la profondeur et de la solidité qu'il donnait aux choses, du renforcement de l'ultrastructure, d'une précision invisible, de la justesse d'une assise qui me rassurait ... Le sortir, le tenir, le regarder n'était pas une chose à prendre à la légère. Même dans l'acte de tendre la main pour l'attraper il y avait une sensation d'expension, un souffle et une élévation..."

Impossible d'essayer d'en dire plus sur ce livre riche et presque extravagant sans en révéler trop...

Comment Donna Tartt fait-elle pour que nous soyons si fascinés par la vie de son personnage et le devenir de cet adorable petit tableau ? Tout est très bien écrit, très évocateur, mais certaines parties sont absolument remarquables : par exemple, le lecteur n'oubliera pas les pages sur l'explosion dans le musée et ce qui s'ensuit. L'auteure a une capacité à pénétrer l'esprit humain, à exposer et exprimer les pensées et les ressentis tout à fait remarquables. Ce qu'elle écrit résonne, nous implique et nous hante : New York et ses portiers d'immeubles, l'art et les antiquités, l'amour des belles choses, des relations humaines exacerbées et l'univers de la drogue ; et pour terminer le poison "qui bousille la vie" : pourquoi j'ai fait ça ? et  Et si seulement !

 

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Commentaires
G
Ma seule déception dans ce bouquin est qu'il ne fasse que 1100 pages (en poche)... J'en aurais bien repris une tranche après le point final !<br /> <br /> <br /> <br /> Voir ma critique ici : http://gblanc.fr/spip.php?article596
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C
Excellent roman , j'ai adoré
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S
Je l'ai dans ma PAL. Peut-être mon pavé de l'été prochain ? Cet été, j'en ai choisi un autre et deux pavés dans l'été, je n'y arrive pas.
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N
Voilà une lecture puissante, marquante. De celles qui vous trottent pas mal de temps dans la tête. Un excellent souvenir pour moi et la découverte d'une auteure dont j'étais mystérieusement passée à côté lors de ses précédents romans... Du rattrapage en perspective.
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B
Beau pavé et belle lecture, que demander de plus !
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