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Les 2 bouquineuses ont aimé
19 février 2017

"Nord et Sud" de Elizabeth Gaskell * * * * (Ed. Grands romans Points ; 2010, première parution 1855)

N_et_SEh bien ! C'est un très beau "roman victorien" que celui d'Elisabeth Gaskell, aujourd'hui injustement oubliée ! On n'a gardé souvent en mémoire que les écrits des soeurs Brontë ou éventuellement de George Eliott, dont elle fut l'amie, - pour ne parler que des femmes - mais Elisabeth Gaskell fut au XIXème siècle une grande dame de la littérature anglaise. Fille et femme de pasteur, elle écrivit comme on le faisait à l'époque, en faisant paraître des feuilletons dans un journal, dans son cas le magazine hebdomadaire publié par Charles Dickens, Household Words ; elle connut en quelque sorte le travail à "l'usine Dickens".

Margaret est la fille d'un pasteur qui a trop de doutes dans sa foi pour continuer à éxercer honnêtement son ministère ; elle habitait jusque là avec ses parents le presbytère de Helstone (Cornouailles) dans un Sud rural et calme vivant d'agriculture et d'élevage, et allait très souvent chez sa tante à Londres ; elle doit alors suivre sa famille vers le Nord où son père les entraîne car personne ne les y connaît et il pourra y donner des cours de latin et de grec.
A Milton, tout est différent : le Nord de l'Angleterre au XIXème siècle est celui de la révolution industrielle et Margaret découvre le monde ouvrier qui s'oppose à celui des patrons, ce qu'elle n'avait jamais connu ; elle aide des familles pauvres et dans la détresse car elle a vraiment bon coeur et s'intéresse aux autres, quels qu'ils soient, voit apparaître les premiers syndicats, assiste aux premières grèves, mais aussi s'intéresse à un homme, un patron, John Thornton, devenu un élève de son père.
Après divers événements dramatiques, Margaret va prendre sa vie en main avec énergie, alors que pour une femme, les contraintes de cette société victorienne pouvaient être très pesantes.

Si d'aucuns ont dit qu'Elizabeth Gaskell était la romancière victorienne des problèmes sociaux, d'autres qu'elle savait à merveille raconter une histoire d'amour à la Jane Austen, il semble qu'elle soit les deux : une très bonne narratrice, capable d'écrire ce récit passionnant qui allie le portrait d'une jeune femme de caractère au tableau d'une époque difficile pour les ouvriers des filatures et leurs patrons.
Une lecture instructive et très agréable !

Extrait : "A mesure qu'ils s'approchaient de la ville, l'air prenait un léger goût et une légère odeur de fumée ; peut-être après tout était-ce davantage l'absence du parfum d'herbe et de pâturages qu'une odeur ou un goût précis. Bientôt, à grande allure, ils longèrent de longues rues droites et désolées, bordées de petites maisons identiques, toutes en brique. Ca et là se dressait, telle une poule au milieu de ses poussins, la masse rectangulaire d'une grande usine aux multiples fenêtres, qui crachait des bouffées noires de fumée  non parlementaire. ceci suffisait à expliquer la présence du nuage que Margaret avait pris pour un signe avant-coureur de pluie. " (p 98)

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Commentaires
C
Oh oui, c'est vraiment bien !
Répondre
H
J'avais adoré cette lecture !
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