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Les 2 bouquineuses ont aimé
11 mars 2017

"Les cygnes de la Cinquième Avenue" de Mélanie Benjamin * * * * (Ed. Albin Michel ; 2017)

41LuJgJQPYL Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

Les "cygnes" étaient ces femmes magnifiques, élégantes et racées, qui habitaient la cinquième avenue dans les années 50 et constituaient , avec leurs riches et séduisants maris, la haute société new yorkaise d'alors.
La plus admirée et recherchée était Babe (Barbara) Paley, dont on voyait le visage et les tenues dans Vogue, Harper's Bazaar et Life. Ses grandes amies, les autres cygnes, étaient des femmes comme elle : menant des existences étonnantes, très superficielles, mais par là même les amenant à se poser des questions sur leurs choix de vie. Mais avaient-elles vraiment le choix ? Il fallait avoir beaucoup de personnalité pour ne pas entrer dans ce moule d'une éducation - un dressage - devant les amener à faire de beaux mariages, à chouchouter leur mari et à confier leurs enfants à du personnel compétent et qualifié ; mais c'était risquer d'avoir une vie très dépendante des autres, de s'appercevoir un jour qu'on ne connaît pas ses enfants et qu'ils ne savent absolument qui vous êtes...

Babe et ses amies firent un jour la connaissance de l'auteur de "Petit déjeuner chez Tiffany" et le choc fut fort, surtout entre Babe et Truman Capote :
"Une très belle femme, une femme extrêmement raffinée. Et qui l'aimait, lui, Truman. Qui avait besoin de lui comme il avait besoin d'elle. Pour quoi ? Aucun des deux n'aurait su le dire précisément, pas encore. Ils s'étaient simplement reconnus, non pas comme un reflet dans un miroir, mais comme le reflet d'une souffrance, d'un vide, ou encore d'une béance, plus profonde, plus sombre, plus trouble, mais toujours, toujours cachée."

Lui, Truman, que sa mère détestait et dont elle avait honte à cause de son homosexualité, elle Babe, la plus belle femme du monde mais que son mari ne "voyait" pas ; et pourtant si lui, Bill Paley, apportait l'argent et le confort, elle savait décorer une maison, recevoir superbement et prévenir toutes ses envies. Et pendant des années et des années Truman et ses cygnes vécurent des amitiés exceptionnelles. Mais :
"C. Z. raccrocha. C'était Truman, bien sûr. En pleurs, indigné, agressif, plein de remords. Je ne comprends pas ! avait-il crié. Il enrageait. Toutefois, après avoir repris son souffle, il avait lamentablement éclaté en sanglots. Mais qu'est-ce qu'elles croyaient ? Je suis un écrivain ! J'écris d'après ce que je connais !" (p 207)
Eh oui, après de si longues années d'amitié sincère, Truman Capote n'a pu s'empêcher d'utiliser les confessions de ses amies... (On le sait depuis la première page du livre)

A la façon d'une ethnologue, l'auteure examine les liens entre les différents membres de la communauté qu'elle étudie : les femmes mais aussi les hommes de la High Society du New York des années 50  et 60. On croise, parce que eux et elles croisent, Frank Sinatra, les Kennedy, Betty (Lauren) Bacall, tous les acteurs, actrices et hommes politiques "qui comptent" à l'époque.
C'est un livre réussi, le pari était pourtant osé de faire revivre ces personnages et de les faire converser ; mais l'auteure excelle à établir ces dialogues, à recréér l'atmosphère de l'époque et à nous intéresser à la vie tous ces "people" sans doute parce qu'elle a su creuser profondément en eux, exhiber les failles de l'enfance et nous présenter des portraits très humains.

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