"La case de l'oncle Tom" de Harriet Beecher-Stowe * * * * * (Ed. Le Livre de Poche ; première parution 1852)
Nous avons tous une petite idée de ce qu'est ce livre : c'est une histoire d'esclavage qui se déroule aux Etats-Unis, et qui a été écrite par une femme au XIXème siècle. On se souvient aussi que le récit de la vie de cet homme, Tom, se termine mal, il finit par mourir ; mais c'était un homme bien, bon et juste, qui ne s'est jamais rebellé, peut-être un peu trop servile.
Par contre, nous n'avions pas le souvenir d'un livre aussi riche, aussi engagé (extraordinaire pour l'époque !), et autant à l'origine - entre autres causes - de la guerre de sécession. Publié au départ en feuilleton dans un journal anti-esclavagiste, ce premier roman américain à avoir comme thème central cet asservissement des noirs, dont l'auteure a dit que tous les faits relatés étaient authentiques, est celui d'une femme éprise de justice et pleine de compassion pour ceux qui subissaient des lois iniques. Elle insiste à travers ses écrits, sur la nécessité de l'instruction de tous, celle de ne jamais séparer les membres d'une famille, et celle de supprimer la loi de 1850 permettant de condamner les esclaves en fuite.
On suit les aventures des héros que sont Tom, sa femme et ses jeunes enfants (tous très noirs), mais aussi Elisa, Georges et leur fils qui sont eux presque blancs ; il y a également les différentes sortes de maîtres... Et l'auteure, au fil de ces différentes intrigues, montre à son lecteur les divers modes de vie dans cette Amérique de 1850, dans l'Ohio, à La Nouvelle Orléans, dans le Kentucky...
Bien sûr il y a quelques "sermons moralisateurs" et pas mal de "religion", citations de la Bible etc. ; mais n'oublions pas que Harriet Beecher-Stowe était fille, femme, soeur et mère de pasteurs !
C'est beau de voir cette femme s'engager autant, dire tout haut ce qu'elle pense et dénoncer avec force l'oppression et toutes les marques de servitude qui s'exerce sur les noirs.
Un vrai grand plaisir de (re)lecture !