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Les 2 bouquineuses ont aimé
16 octobre 2019

"De pierre et d'os" de Bérengère Cournut * * * * (Ed. Le Tripode ; 2019)

610HotjynyL

Quelle histoire magnifique que celle que nous raconte Uqsuralik, toute jeune fille au début du livre, qu'une ouverture de la banquise a séparée des siens ; igloo, père, mère, frère, soeur et chiens sont de l'autre côté de la faille...
Histoire magnifique ne veut pas dire dénuée de violence ; la vie n'est pas simple dans ces contrées presque perpetuellement gelées où survivre est un défi de chaque jour, où la recherche de nourriture prend un temps considérable puisqu'il faut vivre de la chasse et de la récolte des coquillages et de baies, où l'on n'est jamais loin d'animaux très dangereux.

La force et la beauté de la narration résultent certainement de sa ponctuation régulière par des chants, véritables poèmes qui racontent l'existence, révèle les secrets et déploient les chagrins ; l'omniprésence du chamanisme, de la glace, de l'eau et du vent, l'importance de la durée des jours et de la connaissance de la banquise, racontent une vie éloignée de la nôtre, une vie où l'on remercie l'esprit d'une proie tuée pour apaiser sa faim, où le quotidien est communautaire, où l'insouciance côtoie la prudence et le souci de l'avenir.

Les relations humaines sont très particulières chez les Inuit, qui dépendent des rencontres et des migrations des clans ; parfois des parents ne revoient leurs grands enfants que de nombreuses années après leur départ. Des amours se nouent, des familles se créent, des morts se produisent ; les femmes ne sont pas toujours bien traitées et doivent souvent se taire.
En cas de grande vieillesse, si la mort tarde, l'individu est laissé près d'une pierre et s'endort dans le froid.

Au bout du livre, un cahier de photographies et une très belle fin pour cette histoire parfaitement écrite, dont on ne dira rien ici mais qui met le récit dans une perspective différente de celle du reste de la lecture ; le lecteur comprend que du temps a passé et que des rencontres se sont produites, avec des hommes, blancs, ceux qui croient tout savoir...

Tout à fait superbe !

Extrait du Chant du père (p 22) : " Aya aya ! La nuit est tombée Nous avons marché La banquise s'est brisée  Aya aya ! J'avais une fille L'eau a ouvert sa bouche Pour me l'enlever  Elle est seule Avec une dent d'ours Et quelques chiens Je n'entends plus ses pas Je ne vois pas son chemin..."

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Commentaires
D
Bonsoir, personnellement j'avais été très agréablement surprise par ce roman dépaysant. Les photos à la fin sont magnifiques et il y a en a qui ont plus de 100 ans. Bonne soirée.
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