Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les 2 bouquineuses ont aimé
10 mai 2022

"Les vivants et les ombres" de Diane Meur * * * (Le Livre de Poche ; première parution 2010)

51fRoIxoTiL

Pologne, province de Galicie, début du 19 ème siècle ; le titre du livre est parfait : une maison de maître un peu psychologue, qui se targue de comprendre les âmes, raconte tout ce qu'il se passe entre ses murs et aux alentours...
Il y a d'abord le couple d'origine, les Von Kotz, dont la fille, unique - mais pas très jolie - épouse le bel intendant du domaine, Joseph Zemka ; ils laisseront la place au couple formé par Joseph et Clara qui verra naître cinq filles, et enfin ce sera le récit des existences compliquées des filles, puis de leurs enfants et petits enfants... L'ensemble de la saga  familiale couvre le XIXème et le début du XXème siècle et la maison a donc vu vivre puis s'éteindre plusieurs générations...

À une époque où la condition de la femme n'a rien d'enviable, ne pas avoir de fils va miner le moral de Joseph, qui va s'attacher à son neveu Jean ; c'est celui-ci qui aidera son oncle à faire évoluer ses idées sur l'importance du peuple qui fournit le plus gros du travail de la patrie et ne doit donc pas être méprisé,  et surtout sur l'union des pays d'Europe sans laquelle rien ne se fera.

Quand le récit débute, en 1820, la Galicie précédemment polonaise et aspirant à le redevenir, est autrichienne ; il y a les maîtres, et les serfs ruthènes qui risquent des peines corporelles à la moindre désobéissance, mais arrivent les idées progressistes quant à la gestion du domaine et des ouvriers ; la sucrerie apportée par Joseph Zemka lors de son mariage prospère avec les bonbons créés pour l'impératrice, c'est l'époque de Sissi...

Dans cette histoire, il y a des secrets, des petits arrangements et de grands tourments, des vies dont les péripéties croisent la grande Histoire : la lutte pour la liberté, les émeutes de 1848, l'antisémitisme latent, la montée des nationalismes avant la première guerre mondiale.
Et puis il y a des destins de femmes, ressentis par la maison narratrice et qui sont très bien racontés : toutes sortes de destins, des passions inavouées et d'autres à peine cachées, des vies sacrifiées mais aussi de grandes joies, des espoirs et des remords...

Extrait p 31 : " ... lorsque j'additionne tout ce que m'apprennent mes multiples sensibilités de bêtes, d'hommes, de fauteuils et de tasses, que je prête simultanément l'oreille à tout ce qui s'est jamais fait, dit, pensé en moi, alors c'est comme une immense symphonie, je me sens pleine à craquer, il me semble tout comprendre, et le comprendre avec une profondeur, une richesse de vue inégalées. Tout ne forme plus qu'une seule grande histoire, dans laquelle les souris du cellier ont leur rôle à tenir non moins que les comtes Ponarski ou les demoiselles Zemka. Tout se fait écho, des êtres et des scènes à venir se mêlent à ceux du passé qui les expliquent et les préfigurent."

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Bienvenue sur notre blog !

Ici, pas de critiques négatives !
Vous ne trouverez que les livres que nous avons aimés :

beaucoup ***
passionnément ****
à la folie *****

N'hésitez pas à commenter !
Bonnes découvertes,
et surtout bonnes lectures !


Publicité
Archives
Publicité